Perspectives économiques 2018 : la BCC affiche son optimisme

La Banque centrale se veut optimiste pour l’exercice 2018. C’est ce qu’a indiqué son gouverneur à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire le 12 janvier. 

 

Les échanges ont porté sur la situation économique (2017) tant sur le plan national qu’international. « Je suis persuadé que les perspectives optimistes s’ouvrent en RDC pour cette année 2018, car je constate que les fondamentaux économiques s’améliorent. Tous les fondamentaux évoluent de manière satisfaisante. Sans être statique, il est prévu 5 % du taux de croissance pour 2018 », a déclaré le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo. Et de renchérir : « La stratégie de développement devra s’appuyer sur un modèle économique basé sur une justice sociale distributive et une administration fiscale modernisée. On doit miser sur la consolidation des acquis, la mobilisation des recettes publiques ainsi que l’augmentation de réserves de change. Les réformes doivent se poursuivre car on a besoin d’un accroissement significatif des recettes ».

Place à l’investissement

Pour mieux parvenir aux objectifs fixés pour 2018, préconise Deogratias Mutombo, l’économie doit être fondée sur les investissements pour espérer accélérer la croissance. Ainsi, croit-il, l’investissement constituera le mot d’ordre. Contrairement à 2017 où seulement 3,5 % du produit intérieur brut (PIB) seulement était consacré à l’investissement. Ce qui, aux yeux des experts, est infime. Ces derniers proposent qu’il accroisse en 2018. « Il faut plus de mobilisation pour combler le gap des resettes en 2018. Lors de l’établissement de la loi des finances, la primauté doit revenir aux ressources internes », a indiqué le gouverneur de la BCC.

Parmi les stratégies à mettre en place pour gagner le pari en 2018, le président du Comité de politique monétaire (CPM) propose la baisse du taux appliqué pour recouvrer l’impôt sur le bénéfice (35 %) qu’il trouve exorbitant.

Les réserves en hausse

En outre, il estime que l’agriculture constitue une importante base de la diversification de l’économie, un élément important pour sortir de la pauvreté. Raison pour laquelle il a annoncé la signature d’un bon de décaissement de l’ordre de 175 millions de dollars pour appuyer le secteur agricole en RDC.

Les réserves internationales du pays ont connu une augmentation en 2017. Elles sont passées de 845,4 millions en 2016 à 858,7 millions de dollars en 2017, correspondant à 3,77 semaines d’importations des biens et services sur ressources propres. À la BCC, on indique que cette hausse des réserves internationales fait suite aux achats réalisés par l’Institut d’émission, consécutivement aux évolutions observées au niveau de la conjoncture extérieure, après un creux de 686,3 millions atteint au mois de juin 2017.

S’agissant par ailleurs de la conduite de la politique monétaire, elle a été marquée par la poursuite du durcissement de son dispositif. Le taux d’intérêt est passé de 7,0 % à 20,0 %. La régulation courante de la liquidité, elle, a été réalisée via les adjudications des Bons BCC de la Banque centrale du Congo. L’encours global a atteint 35,0 milliards de francs à fin 2017 contre 8,5 milliards en 2016, soit une ponction annuelle de 26,5 milliards de francs.

Rendre disponibles les statistiques

Concernant la réserve obligatoire, elle a permis de ponctionner 27,0 milliards de francs alors que ses coefficients ont été maintenus à leur niveau de 2016, à savoir 13,0 % et 12,0 % pour les dépôts en devises à vue et à terme ainsi que 2,0 % et 0,0 % pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme.

Au cours du point de presse bilan tenu le 12 janvier à Kinshasa, le gouverneur de la BCC, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, a manifesté son satisfecit face au comportement de l’économie congolaise. Selon les estimations préliminaires sur base des réalisations à fin septembre, a-t-il indiqué, la croissance devrait s’établir à 3,5 % contre 2,4 % en 2016, tirée par la branche extractive, suite à la bonne tenue des cours sur le marché mondial. Le solde d’opinions des chefs d’entreprises, dégagé par le baromètre de conjoncture au mois de décembre 2017, est ressorti à -14,3 % contre -8,0 % un mois plus tôt. En moyenne mensuelle, le solde brut d’opinions, quoiqu’affichant le pessimisme, s’est néanmoins amélioré, se situant à -3,2 % en 2017 contre -3,4 % en 2016.

Sur le marché des biens et services, une relative stabilité a été observée au mois de décembre consécutivement à celle sur le marché des changes avec un taux d’inflation mensuel de 2,7 % contre 5,1 %, un mois auparavant. En dépit de cette évolution, Deogratias Mutombo a relevé que l’année 2017 a globalement été marquée par une forte accélération du rythme de formation des prix intérieurs. En cumul annuel, le taux d’inflation s’est établi à 54,71 % contre 23,6 % en 2016.