La SNEL rassurante pour le réseau domestique

Selon ce que rapporte le management de la Société nationale d’électricité, les centrales I et II du barrage hydroélectrique à Inga vont retrouver d’ici juillet leurs puissances installées respectives de 351 MW et 1 424 MW. Un plan d’arrêt progressif des machines est déjà d’application. 

 

La situation va complètement changer. Le directeur des centrales d’Inga, Henry Makap, se félicite de la réhabilitation complète des groupes G21, G22 et G27 de la centrale Inga II ainsi que des groupes G11, G14 et G15 de la centrale Inga I. Les travaux de réfection de ces deux centrales hydroélectriques sont réalisés dans le cadre du Projet des marchés d’électricité domestique et à l’exportation (PMEDE) financé par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD).

Concernant Inga II, la SNEL précise que sept de huit machines devront être opérationnelles courant juillet. D’après ses ingénieurs, quand une machine s’arrête à la centrale d’Inga II, le réseau de Kinshasa perd quelque 150 MW. Cette perte plonge dans le noir le tiers de la capitale. Et si ce sont deux groupes qui s’arrêtent (300 MW) deux tiers de Kinshasa sont dans le noir. Selon ces ingénieurs, c’est le moindre mal car il faut combiner la réhabilitation et la fourniture.

Les travaux de réhabilitation de ces deux centrales du complexe d’Inga sont réalisés par des ingénieurs étrangers. Leur départ annoncé a suscité une certaine polémique sur la capacité des agents de la Société nationale d’électricité à assurer la maintenance des machines réhabilitées. Une inquiétude balayée de revers de la main par le directeur de la production Ouest (DPO) et directeur des centrales d’Inga, Henry Makap. Il a rassuré le directeur général de la SNEL, Jean-Bosco Kayombo, que la SNEL ne connaîtra aucun problème de gestion future des centrales hydroélectriques d’Inga. 

Fourniture aux cimentiers 

La SNEL a également renforcé et porté à 100 MW la capacité du poste de Kwilu, sur la ligne très haute tension (THT) Inga-Kinshasa. Ce poste reçoit du courant de deux centrales hydroélectriques d’Inga. Le renforcement de la puissance du poste de Kwilu a permis également de fournir une énergie « stable et suffisante » aux entreprises de la région dont la Cimenterie de Lukala (CILU), la Cimenterie du Kongo (CIMKO) et la cimenterie de PPC Barnet. Au moins 16 projets de construction de cimenterie existent au Kongo-Central, notamment dans la région de Matadi, Kasangulu et Songololo. 

Le poste de Kwilu distribue également du courant sur l’axe de Banza-Ngungu-Inkisi ainsi que sur l’axe Kinshasa aux postes de Badiadingi (Mont Ngafula)  et Gombe. Cette puissance permettra de sécuriser le réseau de Kinshasa grâce à une interconnexion existante entre Inga et Zongo. Les premiers essais du nouveau barrage hydroélectrique de Zongo II (150 MW) se sont avérés « concluants » avec l’injection début septembre 2017 de 37 MW sur le réseau de Kinshasa. Selon les explications des ingénieurs de la SNEL, le G3, d’une capacité installée de 50 MW, a produit 100 % des résultats attendus lors de ces premiers essais, alors que le G1 n’a fourni que 45 % des réalisations escomptées et le G2 a atteint 65 %, grâce au montage des principaux équipements. 

Interconnexion 

Les lignes d’alimentation du chantier et la liaison d’interconnexion Zongo I et II sont réalisées quasiment à 100 %. La construction des pylônes, 159 en tout, se poursuit sur quelque 200 km entre Zongo et Kinshasa en passant par la banlieue de Kinsuka. Les travaux sur les ouvrages de cette centrale comprenant le barrage avec trois groupes, la galerie d’amenée, le puits d’équilibre, la chambre des vannes, l’usine et le canal de restitution, ont été exécutés à près de 100 %. Le projet Zongo a été financé à travers un accord de prêt de l’ordre de 360 millions de dollars entre la République démocratique du Congo et la chinoise Exim Bank.

Le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Ingele Ifoto, a même annoncé pour imminente l’inauguration de la centrale. 

D’après lui, les régions devant être desservies par l’électricité produite par la centrale de Zongo II, principalement Kinshasa et le Kongo-Central, verront s’améliorer non seulement la qualité de l’énergie leur fournie mais aussi, par ricochet, la production industrielle ou encore la sécurité de la population et de ses biens. Mais la SNEL a dû modifier, apprend-on, le plan initial du projet Zongo II avec des travaux additionnels concernant notamment l’agrandissement du poste de Zongo et une usine secondaire en prévision de la construction de la ligne Zongo II-Inkisi sur près de 60 km. 

Autres chantiers : l’augmentation de la capacité de transit de la ligne Zongo II- Kinsuka de 225 à 400 MW, ainsi que l’agrandissement et la construction d’une salle de commande au poste de Zongo I (75 MW). La SNEL va créer une structure d’exploitation et des services connexes à Zongo, construire des logements sociaux, asphalter la route Zongo-Inkisi longue de 60 km, améliorer la communication par un dispatching entre la centrale de Zongo II et les entités de la SNEL. Cette centrale sera gérée par une expertise nationale, a assuré le DG Kayombo. Les dispositions sont prises par la société qui a recruté une quinzaine d’ingénieurs pour une formation axée sur l’exploitation et la maintenance futures. C’est le cas des autres centrales hydroélectriques du pays, assure-t-on à la SNEL.