Le tout premier « Salon de l’Etudiant » des Centres d’excellence africains (CEA) a été organisé sur le campus de l’Institut d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) à Ouagadougou, au Burkina Faso. Tous les 22 CEA financés par la Banque mondiale et hébergés dans des universités de 9 pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Nigéria, Sénégal et Togo) y ont pris part. « C’est un grand jour pour l’ensemble des Centres d’excellence représentés ici pour célébrer l’excellence académique en Afrique. Les programmes de formations et de recherche présentés au public ce jour donnent la preuve que nous sommes capables de développer les compétences de pointe dont l’Afrique a besoin pour accélérer son développement », a déclaré le professeur Etienne Ehilé, secrétaire général de l’Association des universités africaines (AUA), l’institution chargée du suivi de la mise en œuvre des CEA et co-organisatrice de l’événement.
Les programmes présentés par les CEA couvrent les secteurs ci-après : génomique et maladies infectieuses ; eau, énergie et environnement ; développement agricole et environnement durable ; biologie cellulaire des pathogènes infectieux ; maladies tropicales négligées et biotechnologie médico-légale ; amélioration des cultures ; phytomédecine et développement ; santé reproductive et innovation ; sciences mathématiques et applications ; produits chimiques pour champs pétrolifères ; eau et assainissement ; sciences aviaires ; techniques de l’information et de la communication ; santé de la mère et de l’enfant ; agriculture en zone aride ; technologie alimentaire ; statistiques ; changement climatique ; mines ; et science et ingénierie des matériaux.
Programme phare
Chacun des 22 CEA est unique sur le plan régional. Ils visent à soutenir l’émergence de pôles d’excellence régionaux dans l’enseignement supérieur et la recherche appliquée. Les CEA cherchent à produire une masse critique de spécialistes de haut niveau (maîtrise et doctorat), tout en offrant des formations pratiques de court terme à techniciens qui souhaitent renforcer leurs capacités. Les programmes sont axés sur le développement des compétences nécessaires pour relever les défis du développement régional dans des domaines tels que l’eau, l’agriculture, la santé, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques. « Les programmes que nous offrons sont au standard international et nos étudiants viennent de toute l’Afrique. À l’issue de leur formation, ils sont compétitifs, innovants et intègrent tout de suite le marché du travail, ce qui reflète bien notre slogan ‘ Un diplôme, un emploi’ », a souligné le professeur Harouna Karambiri, coordonnateur du CEA-2iE.
En ouvrant le salon, le représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, Cheick Fantamady Kanté, a relevé l’aspect novateur des CEA : « Le Projet de Centres d’excellence africains que nous soutenons est l’un des projets les plus innovants qui visent à doter l’Afrique du savoir-faire technique nécessaire pour relever ses nombreux défis de développement ». Plusieurs acteurs du monde académique (y compris des étudiants), du secteur privé, des industriels, la société civile, et autres ont fait le déplacement pour échanger et découvrir les domaines et résultats des recherches menées par les étudiants des CEA, et voir dans quelle mesure ils pourraient nouer des liens et des partenariats utiles et efficaces : « J’ai entendu parler des centres d’excellence et je suis venu pour découvrir les programmes offerts pour être en mesure de faire le meilleur choix pour la suite de mes études en Master’s », confie Hassane Koumare, un étudiant malien en troisième année de sciences physiques.
Pour l’économiste principale et responsable des CEA à la Banque mondiale, Andreas Blom, les Centres d’excellence donnent de bons résultats et attirent plus d’étudiants régionaux. Il salue son appropriation par l’ensemble des parties prenantes et se prononce sur les prochaines étapes : « Actuellement, plus de 15 programmes sont accrédités et répondent aux normes internationales.
De plus, les CEA ont développé 35 nouveaux programmes qui ont déjà attiré environ 6 000 étudiants en maîtrise et 1 600 autres en doctorat ; sur ce nombre, 3 000 sont des étudiants régionaux. Nous sommes encouragés par la forte appropriation des CEA aux niveaux institutionnel, national et régional et nous prenons des mesures pour passer à l’étape supérieure pour soutenir la création de nouveaux centres d’excellence et fournir un financement additionnel à certains des CEA existants qui rayonnent déjà sur le plan régional et international ».
Le projet des CEA est un programme phare financé par la Banque mondiale qui apporte une réponse régionale innovante pour rendre l’enseignement supérieur plus pertinent pour le développement de l’Afrique. Avec un investissement total de 165 millions de dollars, les CEA sont un moyen optimal pour renforcer la spécialisation régionale, concentrer un nombre limité de professeurs de haut niveau, générer des retombées et répondre à la demande du secteur privé pour des compétences techniques de pointe.