TENEZ : le 4 juin dernier, sont organisées à Kinshasa des assises en rapport avec le Projet « Accès, lecture, rétention et redevabilité » appuyé par l’USAID et la Coopération britannique internationale.
Ce projet vise « l’amélioration de l’accès, la qualité et la gouvernance de l’enseignement dans les écoles primaires » dans les 25 sous-provinces éducationnelles de la RDC. Elles ont réuni des experts provinciaux et nationaux de l’EPSP dans la perspective de « la réforme de la gouvernance du système éducatif ». Le but de la réflexion a été d’identifier et partager les pratiques de bonne gouvernance dans ce secteur.
À la suite de ces assises, Gaston Musemena Bongala, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, a annoncé un grand changement pour l’année scolaire 2018-2019. Désormais, la formation à l’école primaire passe de 6 à 8 années pour tout le pays. L’école secondaire n’aura plus que les seules 4 années des humanités.
La réforme en marche
« C’est dans le cadre de la réforme de l’enseignement. Nous voulons améliorer l’enseignement de base. Il n’y aura plus de 1è et de 2è secondaires. On parlera désormais de 7è et de 8è », a dit Gaston Musemena. Et de préciser : « Ce n’est pas que la dénomination qui change, il y a aussi la charge horaire. Tout cela sera formalisé dans un document qui sera publié. »
La justification du ministre Musemena est que le système éducatif est hérité de l’enseignement au Congo-Belge. « Il va falloir désormais inculquer à l’enfant des comportements et attitudes qui traduisent un éveil développé des facultés intellectuelles, morales, sociales et physiques et qui le préparent à la vie », a-t-il souligné.
Concrètement, a expliqué Timothée Nlandu Mubula, le directeur des programmes scolaires et didactiques à l’EPSP, la réforme est la suite logique de la loi-cadre de l’enseignement votée par le Parlement et promulguée par le chef de l’État. Selon la réforme en cours, le cycle primaire deviendra à terme le cycle terminal de l’éducation de base. « Le changement ne se fait pas automatiquement et brutalement. Les nouveaux programmes de la 7è année de l’éducation de base ont été expérimentés dans plus de 500 écoles du pays avec succès, et vont être généralisés en 2019. Tandis que la 8è interviendra en 2020 », a indiqué Timothée Landu, se fondant sur les rapports des experts.
Valère Lunsya, expert au secrétariat permanent d’appui et de coordination du secteur de l’éducation (SPACE), souligne que 2018 marque le début du processus de généralisation de l’enseignement de base. Raïssa Malu, la chef du projet UTA/EPSP PEQPESU, précise que la 1è année secondaire devient déjà la 7è année du primaire, en attendant la modification de la loi qui intégrera de ce fait les innovations.
Il faudra donc s’habituer à la nouvelle dénomination « Enseignement de base », en lieu et place de l’école primaire. Cela implique aussi le changement de la charge horaire. D’après les experts de l’EPSP, ce changement est le fait de la réorganisation des disciplines scientifiques, désormais regroupées en « Domaine d’apprentissage des sciences (DAS) », lequel est subdivisé en disciplines apparentées. On retiendra, a insisté Raïssa Malu, qu’en septembre, ce sera la généralisation des matières de science et de math. « Les classes seront physiquement 1è et 2è CO (cycle d’orientation), et 6è P. La dénomination 7è et 8è ne sera que le continuum pédagogique. »,Tous ces changements impliquent le réaménagement du régime pédagogique du DAS, l’utilisation des langues nationales, l’obligation scolaire et la gratuité de l’éducation de base, ainsi que l’évaluation et les sanctions des études. Selon les mêmes experts, la réforme de la loi va supprimer le test d’évaluation au niveau de la 6è année (primaire) pour le ramener à la fin de la 8è année (cycle terminal de l’éducation de base).
Comme l’explique Raïssa Malu, le changement est beaucoup plus conceptuel. « La 7è année et la 8è année sont construites pour être cohérentes avec les six premières années primaires au niveau de l’enseignement pour faire en sorte qu’au terme de ce cursus que l’élève soit apte à utiliser son savoir notamment à la maison de manière pratique. »
D’après elle, pour être efficace au niveau mondial, l’éducation en RDC doit se mettre au diapason d’autres pays et des Objectifs de développement durable (ODD) recommandés, du reste, par l’UNESCO.
Téléphone interdit !
Dans les écoles primaires, secondaires et les humanités, l’interdiction des téléphones portables est encore de rigueur cette année. Dans certains établissements, le règlement intérieur précise les conditions et les lieux d’utilisation s’il est autorisé. En effet, si l’usage du téléphone est interdit dans les salles de classe et dans le périmètre de la cour de récréation.
Les chefs d’établissement rappellent que le règlement intérieur interdit de manière formelle le portable dans l’ensemble de l’établissement scolaire. Et si le portable est utilisé par les élèves, sanction il y aura. Parmi les sanctions autorisées à l’encontre des élèves, on trouve : l’avertissement, le blâme, l’exclusion temporaire de la classe, voire de l’établissement. D’autres établissements prévoient la confiscation du téléphone portable.