LE LUALABA se prépare à beaucoup de mouvements vers Kolwezi. Une ville située à quelque 200 km de Lubumbashi par où viendront la plupart des participants. L’organisation a estimé à environ 500 le nombre des délégués au forum.
Mais les inscriptions auraient franchi le cap de 1000, apprend-on. Selon des sources à Kolwezi, il y a risque réel de connaître des difficultés d’hébergement dans le chef-lieu de la province du Lualaba. En effet, expliquent les mêmes sources, la capacité d’accueil dans les hôtels cotés est loin de satisfaire cette demande pressante. Il n’empêche, les autorités provinciales disent avoir pris « toutes les dispositions utiles » pour que la 3è édition de la Conférence minière de la RDC soit la plus aboutie.
Dans cette perspective, au Mining Indaba (5-8 février) à Cape Town en Afrique du Sud, cette « grande rencontre internationale annuelle » entre les opérateurs miniers, et à son pendant congolais, DRC Mining Week (13-15 juin), la province du Lualaba a très bien vendu son image, grâce à une com institutionnelle bien huilée et très attrayante, mais surtout grâce au dynamisme du Gouv’ Richard Muyej Mangez Mans, qui a été présent à tous ces grands rendez-vous internationaux où l’on parle rien que des mines.
Carte postale
Partout, autour d’un « Déjeuner Lualaba », le Gouv’ a rassuré les investisseurs des « opportunités offertes » par le Lualaba, notamment dans les secteurs alternatifs, le tourisme et l’agriculture. « La province du Lualaba est l’une des quatre provinces issues du démembrement de l’ex-Katanga. Elle est connue pour sa vocation minière, car elle regorge de 75 % des gisements connus de l’hinterland minier de la RDC, ce qui lui confère des atouts particuliers pour son essor », lance-t-il aux investisseurs potentiels.
Le gouvernement provincial a donc décidé de mettre à profit les retombées des mines pour promouvoir justement le tourisme et l’agriculture. Ces deux secteurs sont présentés comme les « piliers » du développement, et ce ne sont pas des atouts qui manquent au Lualaba : des merveilles touristiques, d’immenses terres arables et le climat favorable à tout projet agropastoral.
L’exécutif provincial se félicite de « l’accompagnement déjà existant » dans quelques entreprises (TFM, Glencore à travers KCC et MUMI, SICOMINES, KAMOA COPPER, etc.), par des apports financier et technique, des structures engagées dans des activités liées à ces nouvelles opportunités économiques, essentiellement l’agriculture. « Notre souhait est que ces entreprises renforcent ce type de partenariat, et nous en appelons à d’autres qui hésitent encore, de leur emboîter le pas », a déclaré Richard Muyej lors du Déjeuner Lualaba à Cape Town et à Lubumbashi.
Pour le tourisme, il ne s’empêche pas de présenter Chetan, « un important opérateur minier parmi les plus importants de la province », qui s’est engagé à accompagner financièrement le gouvernement provincial dans la phase de préparation du lancement des activités touristiques. Un inventaire des sites a été fait et les problèmes identifiés. Pour l’agriculture, l’exécutif provincial a procédé à l’élaboration d’une cartographie agricole, au renforcement de l’encadrement des structures paysannes, à la création de champs de semence.
Par ailleurs, il a été mis en place un fonds de garantie en partenariat avec les banques locales pour faciliter l’accès au microcrédit. Il est envisagé la « Mutualisation de la responsabilité sociétale des entreprises » (MRSE) en accord avec les entreprises minières établies dans la province. « Grâce à cela, les entreprises minières contribueront directement à la réalisation des projets communs identifiés ensemble, susceptibles de favoriser l’épanouissement des communautés et d’assurer progressivement le rayonnement de la prospérité », explique le Gouv’ Muyej.
Et d’ajouter : « Si elle est bien négociée, la MRSE peut être une arme redoutable pour vaincre la pauvreté et mieux sécuriser les investissements ». D’ailleurs, pour ceux qui sont décidés de venir investir au Lualaba, l’exécutif provincial a créé une direction spéciale d’encadrement appelée « Direction d’accueil et de facilitation » qui dépend directement du Gouv’ et dont la mission est « la sécurisation et la protection des investissements et des investisseurs, ainsi que l’accompagnement nécessaire dans toute démarche durant la période d’implantation ».
Avec un énorme potentiel minier et d’autres ressources qui restent à exploiter, le marché de l’exportation et de l’importation du Lualaba est une chance pour les entrepreneurs qui souhaitent investir dans le domaine du tourisme, de l’énergie, des hydrocarbures, de l’agroalimentaire, de l’élevage, de la pêche, dans le secteur bancaire ou encore dans le traitement et la transformation des minerais. « Que ce soit, sur les points de vue géographique, économique et politique, la province présente tous les critères qui garantissent la rentabilité aux investisseurs. Son point fort est sa situation géographique qui lui permet d’importer des marchandises venant des provinces frontalières, de la Zambie et de l’Angola, mais aussi de l’Afrique australe, pour ensuite les transférer vers les provinces voisines », argumente Richard Muyej.
Et de poursuivre : « Mais aussi d’exporter les minerais de cobalt et de cuivre à travers différents corridors. Il est donc impérieux que d’autres voies de sortie soient envisagées et mises en mouvement afin de faciliter le flux de biens et de services, gage d’un développement intégré ».