Kinshasa Digital lance sa Digital Academy

La 2è édition de KDW (12-13 avril) à Pullman de Kinshasa aura été un franc succès. Placée sous le thème « Le numérique au service de la bonne gouvernance en RDC », la manifestation a montré que cet écosystème est désormais incontournable au pays, où l’esprit d’innovation est très vif et les besoins importants en matière de Big Data existent.

L’UN des principaux enseignements de l’Acte II de Kinshasa Digital Week (KDW) est sans doute l’ouverture en novembre prochain de Kinshasa Digital Academy. La Digital Academy est le volet formation de cet écosystème. Ce sera un centre de formation intensive dédiée aux métiers du numérique. Il y sera dispensé des formations professionnelles de 7 mois et demi adaptées aux besoins des entreprises locales et des apprenants, nous explique-t-on. 

Ces formations vont porter notamment sur le développeur full-stack (application web ou front-end/backend et apllication mobile), la data analyst/Scientist (comprendre, récupérer, nettoyer, mettre en forme, visualiser et interpréter les données) et sur le référent digital (création de sites web, plateforme e-commerce, maîtrise d’outil numérique – gestion de projet, productivité, communication -, digital marketing…) Comme l’expliquent encore les initiateurs, c’est un programme de grande ampleur, parce qu’il y a beaucoup d’énergies d’innovation et de volonté en l’air qu’il faut canaliser et booster. Jean-Philippe Waterschoot, le CEO de Texaf, partenaire de ce 2è salon de Kinshasa Digital Week, n’a pas pu cacher sa joie. Celle de voir Texaf abriter la Kinshasa Digital Academy. 

Jusqu’à l’année dernière, on connaissait Texaf, constituée en 1925, comme l’unique société d’investissements à vocation industrielle, immobilière et agricole, cotée en Bourse (sur Euronext), ayant toutes ses activités et filiales en République Démocratique du Congo. Selon Jean-Philippe Waterschoot, cette cotation en bourse des activités congolaises et les obligations de bonne gouvernance et de transparence qui en découlent constituent un atout majeur du groupe pour la promotion du secteur formel en RDC.

En décembre 2018, donc, la société ayant considéré que « l’implémentation des nouvelles technologies, et en particulier des technologies digitales, est en passe de devenir un secteur de croissance économique significatif en Afrique », et que « cette vague touche également la République Démocratique du Congo… », a décidé de « chercher à investir dans les entreprises africaines innovantes dans ces technologies ».

Dans le communiqué de la société publié le 21 décembre dernier à cet effet, on peut lire : « Pour démarrer dans cette activité nouvelle, elle a opté pour un rapprochement avec le spécialiste du secteur en investissant 1 million EUR dans le nouveau fonds de venture capital PARTECH AFRICA ». Ce fonds est géré par PARTECH, l’un des VC les plus actifs sur la scène tech Internationale, avec 5 franchises de fonds spécialisés dans les nouvelles technologies. PARTECH gère aujourd’hui 1,3 milliards d’euros d’actifs et son équipe de près de 50 collaborateurs accompagne les sociétés à haut potentiel dans les différents domaines des nouvelles technologies, à tous les stades de leur développement (amorçage, venture et growth)…

Partenariat avec Kobo Hub

Pour ce qui est de Kinshasa Digital Academy, Texaf travaillera en partenariat avec Kobo Hub. Sidonie Latere, la CEO et founder, a expliqué les contours de ce qui sera fait, en rappelant que Kobo Hub accompagne les créateurs et porteurs de projets, en mettant à leur disposition un réseau d’experts pluridisciplinaires, un accès aux compétences ressources et infrastructures indispensables au succès et à la croissance de leurs start-ups. 

Bref, dans le secteur du digital, Kobo Hub s’adresse aux porteurs de projets développant une solution numérique innovante et visant à résoudre un problème concret local. L’objectif est d’accompagner l’entrepreneur dans la transformation et la maturation de son idée en entreprise numérique performante. Sa plateforme aide aussi à mieux comprendre le marché et met à disposition son large réseau dans le secteur numérique et de l’ingénierie. In fine, il s’agit de créer et développer un écosystème du digital en favorisant la mutualisation des compétences, le partage de connaissances et les alliances entre différents porteurs de projets, a laissé entendre Sidonie Latere. 

Le lancement de la Kinshasa Digital Academy a été bien accueilli par les participants à la 2è édition de KDW. Des spécialistes du numérique ont expliqué que la Digital Academy vise à apporter un socle commun de connaissances, car le numérique fait évoluer les habitudes de travail, comme par exemple les modes de management, et instaure de nouvelles problématiques comme la gestion du travail à distance et l’appropriation des outils digitaux. D’après eux, la Digital Academy vient répondre à ces nouveaux enjeux pour contribuer à sa transformation et à une meilleure efficacité de ses modes de fonctionnement.

S’adapter au mouvement

Le digital est toujours en mouvement et il faut s’adapter à tout mouvement. Cela demande une certaine créativité. Cela demande aussi de travailler en réseau. C’est l’impression générale des participants à ce 2è salon de KDW. Qui a connu plusieurs temps forts. Les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands. La journée du 12 avril a été consacrée aux usages du digital autour de l’innovation numérique panafricaine à travers des panels consacrés à l’administration 2.0, la Fintech et l’inclusion financière numérique, ainsi qu’à l’impact de l’intelligence artificielle et du Big Data sur le business (partage de données entre institutions et ONG). 

Comme le souligne le thème de l’événement, les organisateurs ont indiqué que l’objectif a été de « rapprocher les citoyens des services publics ». C’est dans cette optique que Dominique Magisha, le conseiller du président de la République en charge du numérique, est venu parler de la « vision de la RDC sur le numérique »… Les organisateurs attendaient plus de 2 500 visiteurs, Connectivité, régulation et infrastructures : tout a été évoqué. Et l’exposition a attiré du monde.

Pour cette 2è édition, la manifestation a été ouverte le 13 avril au grand public, essentiellement aux jeunes entreprises, développeurs et étudiants, invités à venir découvrir les meilleures innovations et les start-ups panafricaines. Côté jardin, des prix ont été remis aux gagnants de l’Hackathon organisé par Kinshasa Digital en collaboration avec Internews et le ministère de la Santé publique sur la thématique d’Ebola. Concours ouvert aux étudiants en médecine, journalisme, communication et informatique.

Kinshasa Digital Week est une initiative de l’organisation Kinshasa Digital basée à Kinshasa. Sa mission est d’accélérer la transformation digitale en RDC et en Afrique centrale. Kinshasa Digital offre également l’accompagnement sur mesure et des formations en numérique aux entreprises et institutions et il accompagne des startups focalisées sur l’impact social dans son incubateur à Kinshasa. L’événement a pour vocation de réunir les intervenants et les entreprises tech les plus innovantes d’Afrique à Kinshasa.

Selon Thomas Strouvens, le co-founder et directeur général de Kinshasa Digital, la valeur ajoutée de l’Acte II de KDW se situe notamment au niveau de la participation et des exposants. Au cours de cette édition, KDW qui est un incubateur de talents numériques, a présenté l’équipe qui a conçu l’application Schoolap.com de la start-up Edutech. Pour rappel, Edutec a remporté le concours start-up de la 1ERE édition de KDW en 2018, et a gagné aussi au concours Kinshasa Seedstars, la même année. À ce titre, Schoolap.com a représenté la RDC au Sommet mondial Seedstars en Suisse, où elle a remporté le prix de meilleure start-up Edutech.