ARTHUR Katalayi a des idées plein la tête et il est toujours porté vers l’excellence. Dans le cadre du cabinet de conseil en affaires dans lequel il est associé, Arthur Katalayi a lancé en janvier 2022 « The Right Advice Podcast », où il donne matière à débat sur l’importance des ressources naturelles, des marchés financiers, des véhicules électriques, de l’avenir de l’industrie minière et de la façon dont l’énergie verte transforme progressivement l’économie mondiale.
À l’entendre parler, la transition énergétique mondiale, dont le coût est estimé à 173 000 milliards de dollars (selon Bloomberg Energy Finance), est en cours. Que faire alors ? C’est maintenant qu’il faut vraiment approfondir la réflexion au niveau national pour se mettre au diapason des enjeux sur le plan mondial, laisse-t-il entendre.
Dans ce processus de mutation, « les minerais stratégiques de la République démocratique du Congo sont au cœur de nos activités quotidiennes à travers nos interfaces numériques, les nouvelles technologies et la digitalisation des interactions humaines », poursuit-il. Arthur Katalayi a consacré une émission, la première de la série, sur ce thème, avec comme invité Yves Ilunga AGA (SA), le directeur général de Mutanda Mining (MUMI SARL), filiale en RDC de Glencore. Celui-ci est aussi associé du College of General Accountants de l’Institut sud-africain des comptables agréés et titulaire d’un MBA de la Graduate School of Business de l’Université du Cap, en Afrique du Sud. C’est donc en homme averti qu’il aborde le sujet avec Arthur Katalayi. « Je conseillerai à tout le monde de suivre cette émission », recommande-t-il vivement.
Ancien directeur non exécutif d’Alufer Mining Limited à Guernesey, Yves Ilunga a une vingtaine d’années d’expérience dans l’industrie minière. Il est également passé par MMG, Endeavour Mining sur leur projet Houndé, avant d’être le directeur financier de Dangote Cement et Sierra Rutile. C’est dire que le secteur des mines n’a pas de secret pour cet homme qui a aussi travaillé pour AngloGold Ashanti et De Beers Consolidated Mines au Ghana, au Mali, en RDC et en Afrique du Sud. C’est donc en homme averti qu’il aborde le sujet avec Arthur Katalayi, qui s’exige le meilleur dans tout ce qu’il entreprend.
Économie numérique : faut-il promouvoir une voix africaine ?
S. M.
Incontestablement, la digitalisation, et de manière plus globale l’innovation, sont devenues des enjeux prioritaires pour tous les États du monde. Et, pour le moment, le numérique passe pour être l’un des secteurs les plus structurants pour l’avenir des économies et de nos sociétés. Comment l’Afrique s’y prend-t-elle ? Faire de l’Europe « le premier territoire technologique mondial », c’est l’ambition qu’affiche la France qui a pris la présidence au Conseil de l’Union européenne (UE), le 1er janvier 2022. Selon Cédric O, le secrétaire d’État français chargé de la transition numérique et des communications électroniques, son pays « veut promouvoir une voix européenne avec une approche duale qui repose à la fois sur l’innovation et la régulation ». Comment la France entend-t-elle y parvenir ?
La France insiste beaucoup sur la question de l’innovation parce que, pense-t-elle, c’est « une partie de la difficulté de l’Europe à faire prévaloir ses valeurs, et une partie du retard européen dans la création d’emplois ». En réalité, pour la France, l’Europe se trouve déclassée ces dernières décennies dans l’économie numérique et l’économie de l’innovation.
La question des startups
Cela est un indicateur majeur pour les Africains qui doivent comprendre que la question de l’innovation peut être vue sous l’angle des startups. Comment développer une « African Tech » à l’échelle continentale tout en préservant l’identité des écosystèmes de chaque pays africain ? Un spécialiste interrogé estime que pour promouvoir un modèle africain dans une économie où les leaders fixent les normes, il est important d’avoir tout d’abord des leaders. D’après lui, il faut un bon niveau pour concurrencer à long terme les dynamiques américaines, chinoises, voire européennes.
Cela nécessite, dit-il, de la compétition et de la coopération. « L’innovation suppose une combinaison de financement, des talents et d’un marché. Il faut réussir à travailler sur ces trois piliers pour développer un écosystème à l’échelle africaine », préconise-t-il. Ce n’est pas tout : « Il va falloir approfondir le marché africain et le sujet du marché des capitaux. La taille du capital disponible conditionne aussi la taille et la puissance des start-up. »
Autre préoccupation : comment répondre à toutes les attentes, qui peuvent être différentes selon les pays ? « Dans l’économie de l’innovation, la question de la masse de capitaux disponibles est décisive. Plus il y a de capital, plus il y a des startups », nous répond ce spécialiste. Il va de soi que la question des premiers stades de développement d’une start-up reste un sujet de proximité, en grande partie lié aux politiques nationales de promotion des écosystèmes de startups et à l’environnement écosystémique de chaque pays. Par contre, la capacité à faire émerger de très grosses startups peut être liée à la constitution de fonds à l’échelle continentale.
Ailleurs, il a été démontré que, hormis le financement et les capitaux, l’innovation peut également être favorisée par le levier des talents. Comment attirer ces talents ? « Il faut d’abord la volonté de créer une marque africaine de l’attractivité des talents internationaux. Mais il faut aussi travailler avec des partenaires et rapprocher les différents systèmes mis en place par les pays africains ». C’est qu’il faut, c’est attirer les meilleurs talents internationaux.
Tout le monde sait que les États-Unis ont bâti leur puissance grâce à des talents étrangers. Qui sont aujourd’hui à la tête de Twitter, Microsoft ou Google ? « Avant, il était très facile de rentrer aux États-Unis mais ça l’est beaucoup moins aujourd’hui, et cela commence également à devenir compliqué en Grande-Bretagne avec le Brexit. »