SIX ANS à Lyon, dix ans à Paris, une année à Londres, deux ans à Stoke-On-Trent, deux ans encore à Pittsburgh, deux autres années à Salem, puis une année à New York City, cinq ans à Princeton, trois ans à Liège et huit ans à Kinshasa ! Et tout ça avec une facilité déconcertante depuis l’âge de 16 ans… À chaque étape, il a su, à chaque fois, se réinventer grâce à une remise en question perpétuelle.
Arthur Katalayi est un heureux et véritable globe-trotteur, pourrait-on ainsi dire. Est-ce un mode de vie délibéré ? Ou la résultante d’un destin hors du commun ? Que cherche-t-il vraiment au final ? De vraies questions autour cet homme énigmatique à la belle allure de sportif, qui a connu un sacre en 2017, à l’âge de 35 ans, en recevant à New York le prix MIPAD Top 100 Mondial, une sélection des 100 personnes les plus influentes du monde d’ascendance africaine de moins de 40 ans.
Un K spécial
Congolais d’origine, né à Lyon et élevé à Paris en France, Katalayi a poursuivi ses études secondaires au Royaume-Uni et supérieures aux États-Unis. Diplôme (Bachelor of Science) en Computer Science, option technologies de l’information, de l’Université Internationale de Salem en Virginie-Occidentale où il était boursier en soccer, et aussi un MA (Master of Arts) en leadership organisationnel, option finance et technologies de l’information, de l’Université de Rider, dans le New Jersey : à travers son séjour aux États-Unis, il y a cultivé des valeurs nobles au fil des années. Courage, persévérance, travail et surtout une idée de grandeur, avec une capacité de se transcender et se sublimer au moment opportun… sont les quelques valeurs nobles, héritage de son séjour américain.
Une attitude quasiment sportive de réagir aux événements, aux incertitudes et même au mystique… En effet, tout petit, ce passionné de lecture a appris la culture de la gagne grâce au sport, le football en particulier auquel il a commencé à jouer dès son plus jeune âge. Dans un entretien à Business et Finances, il décrit ce mental dont on a besoin, quand on est en difficulté. « Face aux obstacles, il faut se mettre en tête que c’est faisable et que le mental prévaut souvent sur tout le reste. Et donc pour surmonter les difficultés, il faut avoir cette endurance de gagneur, cette vision qui permet de déplacer les montagnes et obtenir des résultats », confie-t-il.
Les dix ans passés aux États-Unis l’ont assagi et endurci. Quand Katalayi débarque en juillet 2001 à Manhattan, il découvre l’Amérique, le pays où l’on apprend que « tout est possible » dans la vie, il suffit d’y croire et de travailler, tout simplement. Il a 19 ans, et c’est un « tournant psychologique » pour lui, précise-t-il.
Normal qu’il affiche une sérénité étonnante. L’homme paraît calme, sans doute le reflet de son parcours dans lequel la détermination a toujours été présente. En effet, après une série de stages et missions dans le conseil aux États-Unis, notamment au New York Stock Exchange et chez Bloomberg pour fourbir, affûter ses armes et accumuler ainsi de l’expérience, Katalayi a rejoint le cabinet de conseil parisien Altran Group.
Partout où il est passé, à l’étranger comme au pays, il a réussi, grâce à ses qualités et sa ténacité. Un bosseur, un homme pragmatique et surtout discret dans la vie. Marié à Nathalie, une infirmière pédiatrique dévouée, il est le père de deux adorables enfants ; une fille, Akeelah, et un garçon, Akhenaten.
Transition énergétique
Visiblement épanoui, Katalayi a des idées plein la tête et est toujours porté vers l’excellence. C’est cœur à cœur que cet ancien conseiller exécutif du président du conseil d’administration de la société publique minière Gécamines – et ancien conseiller économique du président national de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) – se donne vraiment à sa nouvelle activité : le conseil en mines, minerais et métaux – à travers le cabinet A2k Advisory – et surtout le podcasting.
Les fichiers audios qu’il diffuse en série, sous le label The Right Advice Podcast, sont écoutés avec attention. Il donne matière à débat sur l’importance des ressources naturelles, des marchés financiers, des véhicules électriques, de l’avenir de l’industrie minière et de la façon dont l’énergie verte transforme progressivement l’économie mondiale. Dans ses épisodes, il reçoit et discute avec des capitaines d’industrie et des dirigeants d’entreprise.
À l’entendre parler, la transition énergétique mondiale, dont le coût est estimé à 173 000 Mds de dollars d’après Bloomberg Energy Finance, est capitale pour le Congo. Dans ce processus de mutation, « les minerais stratégiques de la RDC sont au cœur des activités quotidiennes à travers les interfaces numériques, les nouvelles technologies et la digitalisation des interactions humaines. Que faire alors ? « C’est maintenant qu’il faut vraiment approfondir la réflexion au niveau national pour se mettre au diapason des enjeux sur le plan mondial », prévient-il. Que de projets fascinants pour un homme d’affaires plein d’avenir !