L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) déplore les conditions difficiles de travail et de déplacement des magistrats mutés dans les différentes provinces du pays. Elle dénonce notamment une ponction réalisée sur les frais de transport remis à ces magistrats. Dans une lettre ouverte adressée le mercredi 26 mars dernier au président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), l’Ong signale que sur 1600 dollars américains remis à chaque magistrat pour son déplacement, l’enveloppe accuse un déficit de 300 usd.
Le président de l’ACAJ, Me Georges Kapiamba, regrette que le CSM ait remis à tous les magistrats mutés une même somme sans tenir compte de la distance à parcourir pour rejoindre leurs nouveaux postes d’attache et ceci, sans tenir compte de la prise en charge de leurs conjoints et enfants. « Cet argent, on le donne sans tenir compte de la distance à parcourir. Ce qui fait que celui qui est muté de Kinshasa pour Lubumbashi reçoit la même somme que celui qui est muté de Goma à l’Equateur. On n’a pas pris en compte les frais nécessaires pour le transport de l’époux ou des enfants des magistrats concernés », a déploré Me Georges Kapiamba.
Dans sa correspondance, l’ONG se réjouit malgré tout de la décision du CSM de payer ces frais de transport pour les magistrats mutés. Si cette décision s’applique effectivement, indique-t-elle, elle va contribuer au fonctionnement de certains tribunaux de grande instance, du travail, de commerce, de paix et pour enfants qui manquent de magistrats depuis des années. Situation qui occasionne le stockage des dossiers dans les tribunaux et le manque des procès au détriment des prévenus.
Le bureau du CSM indique ne pas être au courant des ponctions qui auraient été réalisées sur ces frais de transport. Alors qu’il tient pour désertion, l’attitude de ceux qui refusent de rejoindre leurs nouveaux postes d’attache.