Agriculture : reconduction de tous les projets mis en veilleuse

Tous les projets non exécutés au cours des exercices 2018 et 2019 dans le secteur agropastoral seront activés les trois prochaines années, comme l’indique le cadre budgétaire à moyen terme en phase de finalisation.

IL S’AGIT notamment de la révisitation et l’adoption de la loi n°011-022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture, de la  construction des voies de communication dont les routes de desserte agricole pour désenclaver les bassins de production agricole dans chaque province. Ou encore de la relance de la production des cultures pérennes (cacaoyer, palmier à huile, caféier, etc.) ainsi que de celle des fruits. 

Tous les projets non exécutés au cours des exercices 2018 et 2019 dans le secteur agropastoral seront activés les trois prochaines années, comme l’indique le cadre budgétaire à moyen terme en phase de finalisation. 

POLD LEVI

L S’AGIT notamment de la révisitation et l’adoption de la loi n°011-022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture, de la  construction des voies de communication dont les routes de desserte agricole pour désenclaver les bassins de production agricole dans chaque province. Ou encore de la relance de la production des cultures pérennes (cacaoyer, palmier à huile, caféier, etc.) ainsi que de celle des fruits. 

Au Nord-Kivu, les experts du secteur ont déjà entrepris d’harmoniser les procédures de gestion des fonds et des activités avec les partenaires du Projet d’appui au secteur agricole au Nord-Kivu (PASA-NK). Une importante quantité de fruits (bananes, avocats, pommes, ananas…) produits en République démocratique du Congo est, en effet, exportée via l’Ouganda et le Rwanda. Le secteur agricole a bénéficié d’un financement de 53 millions de dollars à la suite d’un accord, signé le 28 décembre 2018, entre la RDC et le FIDA pour la couverture d’une période de 7 ans, soit de 2019 à 2025. 

Il s’appuie, dans sa mise en œuvre, sur des organisations paysannes et des organisations  non gouvernementales qui sont, chacune, sous la responsabilité d’un chef de file d’une filière agricole spécifique.

Succès pour l’ananas

L’ananas connaît un succès formidable au Kongo-Central. La production a presque doublé en 10 ans. Cependant, les planteurs éprouvent des difficultés pour évacuer leur production vers les centres de consommation et/ou pour la transformation au niveau local. La croissance de la consommation d’ananas se confirme, tant sur le marché européen qu’aux États-Unis. Après une année 2018 record en termes d’approvisionnement à l’échelle mondiale, 2019 et 2020 seraient en passe de faire encore mieux. La RDC pourrait également gagner gros à l’exportation et développer des marchés locaux et régionaux, ont estimé des experts présents à la Foire agricole de Kinshasa. 

En RDC, les planteurs d’ananas se recrutent essentiellement dans la province du Kong-Central. Cette contrée produit de l’ananas en très grande quantité pour sa propre consommation et pour celle de Kinshasa, la capitale du pays. De petites productions locales de transformation peuvent toutefois se développer si le ministère de l’Agriculture ainsi que celui des PME leur viennent en aide, à l’instar des pays voisins. Par exemple, en Ouganda, l’entreprise Britannia Allied Industries incite à cultiver l’ananas pour la fabrication de jus destinés au Rwanda, au Kenya et à l’Union Européenne. Au Burundi, les agriculteurs apprécient ce fruit qui leur procure des revenus réguliers car il se récolte toute l’année grâce à l’induction florale. 

« Le salut pour les planteurs de l’ancien Bas-Congo passerait donc plutôt par des marchés des niches plus rémunérateurs. L’ananas de cette province reste une valeur sûre et offre une qualité irréprochable. La culture vraiment mécanisée sera d’un très bon apport pour permettre à la RDC de se classer parmi les grands producteurs africains comme le Nigeria (près de 900 000 tonnes), le Kenya (environ 600 000 tonnes) qui, avec des exportations, quoique modestes (de l’ordre de 2 000 tonnes), montent régulièrement sur le créneau original de la savoureuse variété pain de sucre », déclare cet ingénieur.

Selon la FAO, près de 19 millions de tonnes ont été produites, en 2018, dans le monde. Les prévisions les plus optimistes des experts pour 2019 sont déjà dépassées. L’essentiel de la production mondiale se fait en Asie, championne des jus et des conserves, et en Amérique latine qui transforme peu mais exporte énormément vers l’Union européenne et les États-Unis, en frais et par bateau. 

« L’ananas jouit d’une réputation de fruit sain diététique qui n’est sans doute pas étrangère à son succès au Nord. Un autre défi pour la province du Kongo-Central pour la recherche est de développer des variétés plus résistantes aux parasites du sol et aux chocs pendant le transport », conclut un expert. 

Pour les trois prochaines années, l’État prévoit également de mener la poursuite de la création de centres de développement intégré et des parcs agroindustriels ainsi que la réduction de la vulnérabilité du secteur et la finalisation de l’architecture institutionnelle de tous les parcs agro-industriels. 

Autres actions visées, la construction des infrastructures de production et de distribution agricole, le développement des programmes de formation et des recherches ainsi que la lutte contre les maladies animales. Pour ce faire, le budget de l’agriculture se situerait sur les trois prochaines années à 14 207 740 333 FC en 2019, 14 729 218 985 FC en 2020, et 15 249 175 669 en 2021, soit un budget triennal de 44 186 134 987 FC.

Indice de Gini

Mais de l’avis des organisations paysannes membres des associations de la société civile, avec 14 207 740 333 FC, soit environ 8 128 930 dollars au taux budgétaire de 1 747,8 FC le dollar, le budget de l’agriculture est d’un niveau faible et ne représente que 3,56 % du budget général. Alors que le protocole de Maputo que la RDC a souverainement ratifié, recommande qu’au moins 10 % du budget soit alloué au secteur agricole. 

De l’avis des experts, le développement du secteur contribuerait à la création d’un grand nombre d’emplois, à lutter durablement contre la faim, à la sécurité alimentaire, à la diversification de l’économie et à l’émergence de l’économie endogène, qui mettrait fin à l’extraversion de notre économie. En RDC, grâce à l’agriculture, le coefficient de Gini – qui est en fait la mesure classique du degré d’inégalité – est assez bas. Le pays est, en effet, passé de 10 millions de cultivateurs, selon un rapport du PNUD à plus de 15 millions de cultivateurs. Selon la Banque mondiale, l’agriculture représente plus de 40 % du BIP. Des chiffres qui ont tout l’air de bois mort, quand dans la plus riche région de la RDC, au Katanga, l’on doit encore importer de la farine de maïs, à prix fort, pour se mettre à l’abri de la famine.