Des bibliothèques de proximité pour redonner goût à la lecture

Les bibliothèques en République démocratique du Congo sont devenues obsolètes, quand elles existent encore. Les fonds documentaires ne sont jamais renouvelés. Conséquence : les rayons sont vides, les collections maigres et anachroniques. Pire, la culture de la lecture et du livre s’est émoussée. Lors de la Conférence nationale des bibliothèques et centres de documentation, les professionnels du livre avaient estimé que l’idée de construire des bibliothèques de proximité à travers le pays contribuerait pour beaucoup à la promotion de la lecture. Quitte à ce qu’elle soit soutenue par les pouvoirs publics et encadrée par des professionnels.

L’Association des bibliothécaires, archivistes, documentalistes et muséologues (ABADOM) de la RDC dresse un bilan contrasté du patrimoine culturel du pays. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la Bibliothèque nationale (BNC) figure parmi les bibliothèques traitées d’«insuffisantes». Seuls, la médiathèque numérique du CEDESURK, la médiathèque francophone de la Funa, la bibliothèque des pères jésuites à Kimwenza, le Centre d’information de la Banque mondiale ainsi que certaines unités de documentation relevant de la coopération échappent à ce verdict. Aucune bibliothèque dans les institutions d’enseignement supérieur et universitaire n’offre de bonnes opportunités de recherche.

À ceci, il faut ajouter le fait que les gestionnaires de ces unités ne sont pas convenablement motivés, souligne Didier Tengeneza, membre de l’ABADOM. Il déplore également que les élèves, les étudiants ainsi que les lecteurs congolais dans leur ensemble,  n’ont ni la culture de la lecture, ni celle du livre. L’appel de son organisation à créer des bibliothèques de proximité avait reçu un écho favorable au Fonds social de la République. Notamment à travers son projet de lecture et d’alphabétisation (PROLEDA), initié en 2003. Ce projet a abouti à l’élaboration de quelques 6 200 manuels de lecture en faveur des élèves. À Kinshasa, près de 40 bibliothèques en boîte ont déjà été confectionnées, alors qu’on dénombre déjà plus de 441 bibliothèques mobiles à travers le pays. « La bibliothèque est la filière la mieux organisée de toutes les composantes de l’ABADOM », souligne Florent Munkunia, bibliothécaire à l’université de Kinshasa.