La délégation grecque des entrepreneurs et financiers du consortium regroupant les sociétés DCA/Africa construction SARL et Fidelity SARL a mis trois jours dans la ville de Mbuji-Mayi pour boucler les derniers réglages avec les experts de la Régie des voies aériennes (RVA) du projet de construction d’un nouvel aéroport de la province du Kasaï-Oriental. Et le samedi 11 novembre, le chef de la délégation du consortium grec, Dourkas Anastasios, a officiellement présenté le projet aux autorités de la province. Le gouverneur Alphonse Ngoyi Kasanji qui a accordé une audience à la délégation grecque, a émis le vœu de voir ce projet se matérialiser à court terme. D’autant plus que l’avion demeure à ce jour la principale voie de sortie et d’entrée non seulement de la ville de Mbuji-Mayi mais aussi de l’espace kasaïen.
Aéroport de Bipemba
D’ores et déjà, selon une source de la RVA, il a été convenu, au terme d’une réunion technique marathon tenue avec les ministres provinciaux des Infrastructures, des Travaux publics et de la Reconstruction (ITPR) et de l’Énergie, que le futur aéroport sera construit dans la localité de Tshipuka dans la chefferie de Bakwa Kalonji, en territoire de Tshilenge, à quelque 20 km au sud de Mbuji-Mayi. Menacé par des érosions, dépourvu des instruments de balisage, l’aéroport national de Bipemba, indique-t-on à la RVA, devrait également être réhabilité par le consortium d’entreprises grecques.
La dernière fois que l’aéroport de Mbuji-Mayi a connu des travaux de viabilité remonte à mi-août à la faveur du déploiement du matériel militaire (autos blindées, engins auto-moteurs et autres véhicules de transport) d’un contingent sud-africain de la MONUSCO dans la ville chef-lieu du Kasaï- Oriental. Mais autant pour le futur aéroport, le directeur général de DCA/Africa construction SARL et par ailleurs chef de mission du consortium grec, Dourkas Anastasios, n’a dit mot sur le montage financier que la modernisation de l’aéroport de Bipemba nécessiterait. Néanmoins, l’étude de faisabilité du projet a été réalisé à la suite de la visite des installations de l’aéroport national de Bipemba en compagnie d’un expert technique de la RVA/Mbuji-Mayi.
Ce projet consiste, a indiqué Dourkas Anastasios, au renouvellement de l’ensemble du module aéroportuaire existant afin que Bipemba réponde aux normes internationales requises. En pratique, la firme DCA/Africa construction SARL compte construire notamment une aérogare, une tour de contrôle, un grand tarmac et une piste parallèle à celle existant actuellement qui sera aussi aménagée, apprendra-t-on de la Régie des voies aériennes. La RVA dispose, en effet, depuis les années 1990, d’un projet de modernisation de Bipemba mais qui exige, au préalable, la fermeture de l’aéroport.
Investissements extérieurs
Le projet s’est heurté à un refus autant de l’élite que de l’opinion estimant que le pouvoir de Kinshasa voulait, en réalité, étouffer économiquement une province réputée réfractaire et bastion de l’opposition. Depuis, le projet a crashé. Le chef de mission du consortium grec, Dourkas Anastasios, a laissé entendre que la délégation d’investisseurs reviendrait dans les prochains jours à Mbuji-Mayi pour la signature du protocole d’accord entre le Kasaï-Oriental, la RVA et son groupe. Le gouvernement congolais compte sur des investissements et des ressources extérieurs pour poursuivre la modernisation des installations portuaires en RDC.
Le pays aligne 5 aéroports internationaux (Kinshasa-N’djili, Lubumbashi-Luano, Kisangani-Bangboka, Goma et celui de Kindu qui a été complètement modernisé en 2016, du temps où Matata Ponyo était à la primature). Pour l’exercice 2017, le budget de l’État prévoit un investissement sur ressources extérieures de 3 783,1 milliards de francs, soit un accroissement de 301,9 % par rapport à son niveau de la loi de finances rectificative de 2016. Mais le gouvernement a plutôt pour projet la construction et l’équipement d’une nouvelle aérogare à l’aéroport de N’djili et de la Luano.