SAMEDI 31 novembre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a fait une descente sur les sites où les dernières pluies ont causé des morts et des dégâts considérables. C’est au quartier Livulu, au niveau de l’école Elimo Mosantu, dans la commune de Lemba, que le chef du gouvernement s’est rendu compte de l’exécution des travaux par l’Office des voiries et drainage (OVD). Selon Benjamin Wenga, le directeur général de l’OVD, ces travaux commencent par le remblayage des terres suivi des travaux de génie civil qui vont consister à la construction des caniveaux et autres collecteurs d’eaux des pluies avant la reconstitution de la chaussée de l’avenue de l’Université près du terminus de l’Intendance générale.
Gestion de la crise
Le coût des travaux sur ce site est évalué à 1.8 million de dollars débloqués par le gouvernement. À ce niveau, la route de l’Université est coupée à cause des fortes pluies qui s’abattent sur Kinshasa. Les dernières pluies ont causé des pertes en vies humaines, des glissements de terrain ou éboulements et l’effondrement des habitations. L’OVD qui exécute les travaux de réhabilitation des ouvrages détruits, préconise une déviation à 200 m du site à réhabiliter pour faciliter la circulation.
La durée des travaux est estimée à deux mois. Et le plan topographique a même été présenté au 1ER Ministre par le DG de l’OVD. Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été accompagné dans cette visite par quelques membres du gouvernement, notamment les vice-1ER Ministres Willy Ngoopos Sunzhel (Infrastructures et Travaux publics), Jean Baudoin Mayo Mambeke (Budget), les ministres Puis Mwabilu Mukala (Urbanisation et Habitat), Aimé Sakombi Molendo (Affaires foncières et le ministre près le 1ER Ministre Jacqueline Penge. Sylvestre Ilunga Ilunkamba a également visité les travaux exécutés au niveau du saut de mouton de Pompage au quartier Kinsuka dans la commune de Ngaliema. Vêtu du casque et du gilet, le chef du gouvernement a tenu personnellement à se rende compte de l’état d’exécution de cet ouvrage de plus de 250 m de portée de longueur construit par l’entreprise CREC 8 et l’OVD, sur financement du gouvernement.
L’objectif est de permettre la fluidité du trafic routier au croisement des avenues Tourisme et de l’école. Le constat qui se dégage, est que tout est presque terminé. Il reste seulement des petits travaux d’aménagement avant l’inauguration. Quelques membres du gouvernement ont accompagné le 1ER Ministre dans cette visite d’inspection.
Pour rappel, le 1ER Ministre avait réuni autour de lui, mardi 26 novembre des membres du gouvernement : le vice-1ER Ministre du Budget, le ministre d’État à l’Urbanisme et à l’Habitat, le vice-ministre aux Finances, le vice-gouverneur de la Banque Centrale du Congo. Mais aussi le directeur général de l’OVD et le commandant du génie militaire. Le but de cette réunion d’urgence était d’« apporter une réponse urgente aux dégâts matériels causés » par la pluie diluvienne de la nuit du lundi 25 au mardi 26 novembre à Kinshasa.
Le 1ER Ministre a, à cette occasion, donné des « instructions précises » pour que, dès le lendemain, c’est-à-dire le mercredi 27 au matin, des équipes d’intervention de l’OVD et du génie militaire soient à pied d’œuvre sur le terrain pour réparer les dégâts. « Le gouvernement lance un appel à la population pour l’exhorter à plus de civisme dans la gestion de son environnement, notamment en évitant de jeter les immondices dans les caniveaux et en s’abstenant d’ériger des maisons d’habitations dans des zones inondables ou sujettes à érosions aussi bien à Kinshasa que dans les autres villes du pays ».
En effet, il a été constaté qu’à Kinshasa, de nombreuses constructions ont cassé et obstrué les grands collecteurs censés drainer les eaux vers le fleuve Congo. Aussi, le 1ER Ministre a évalué le mercredi passé à la Primature le niveau d’intervention du gouvernement sur terrain. Sylvestre Ilunga a ordonné le décaissement des fonds pour les urgences.
Une ville de l’extrême
D’année en année, la capitale de la RDC se trouve les pieds dans l’eau à chaque fois qu’il y a des averses et des pluies à répétition. Même les quartiers « les plus urbanisés » de Kinshasa, comme Gombe et Limete, ne sont plus épargnés. Aujourd’hui, on continue de faire le décompte des dégâts des pluies tombées ces derniers jours. Dans beaucoup de communes de Kinshasa, c’est la désolation. Les dernières pluies ont mis à la rue des dizaines de familles. Contrairement à l’habitude, la situation actuelle est plus dramatique à la Gombe. C’est la conséquence d’une urbanisation anarchique, notamment sur les berges de la rivière Gombe (entre Petit Pont et l’embouchure dans fleuve Congo), plus probablement un éboulement sous le carrefour Socimat en raison des travaux effectués pour le « saut de mouton » à cet endroit.
En principe, explique Claude, un ingénieur BTP à Business et Finances, le réseau de drainage a été dimensionné à l’époque coloniale en fonction du faible ruissellement des eaux pluviales. Mais avec le boom immobilier et la construction des infrastructures, on a en fait imperméabilisé le sol, parce qu’on a construit là où il y avait des espaces verts, qui facilitent la filtration et diminuent les eaux de surface. « Aujourd’hui, on coupe les arbres partout pour construire des maisons, et toutes les eaux qui tombent sur les toits n’ont pas où aller faute d’ouvrage de drainage. Gombe est particulièrement touché par ce phénomène. Par ailleurs, on oublie que Gombe et Kingabwa faisaient partie du lit du fleuve Congo. C’est normal qu’en période des crus, les eaux du fleuve débordent comme actuellement », déclare-t-il.