Des PME-PMI congolaises formées à la gestion du système de sécurité alimentaire

Une cinquantaine d’entrepreneurs des PME et PMI œuvrant en République démocratique du Congo (RDC) dans le secteur agroalimentaire et des agents de l’Office Congolais de Contrôle (OCC) viennent de suivre une formation sur la gestion du système de sécurité sanitaire des aliments, lors d’un atelier de remise à niveau tenu à Kinshasa (Hôtel Invest), du 1er au 12 novembre 2018.

ORGANISÉ par l’OCC et la COFED (Cellule d’appui à l’Ordonnateur national du Fonds européen de développement), cette formation s’inscrit dans le cadre du Projet de renforcement des capacités pour la mise en œuvre de l’intégration régionale de la RDC dans le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA). Ce projet est financé par l’Union européenne (UE) au titre du 10ème FED (Fonds européen de développement).

La formation était axée sur quatre modules : la sécurité sanitaire des aliments, les bonnes pratiques d’hygiène et les bonnes pratiques de fabrication des produits alimentaires, le système HACCP qui permet d’identifier et d’apprécier les dangers associés aux produits alimentaires, de déterminer les points de contrôle des dangers identifiés et d’établir un système de surveillance, ainsi que sur la norme ISO 22 000 qui permet de comprendre le système de management de sécurité sanitaire des aliments, les réglementations sur les emballages, l’étiquetage, le système de traçabilité et l’audit interne.

Accroître la compétitivité des produits nationaux

« L’enjeu de cette formation est l’amélioration de la performance des agents préposés aux contrôle de qualité, l’accroissement de la compétitivité des produits nationaux et la réduction des obstacles techniques injustifiés et non nécessaires au commerce », a déclaré le Directeur Général de l’OCC, Célestin-Pierre Risasi Tabu wa M’Simbwa, à l’ouverture de l’atelier. 

Le démantèlement progressif des barrières tarifaires au niveau du commerce international et régional tend, en effet, à dresser l’infrastructure qualité et les normes comme un critère déterminant pour la réalisation des transactions commerciales. « Pour cela, la RDC veut s’appuyer sur un système normatif performant, où les normes et l’évaluation de la conformité sont déployées au service de la compétitivité économique. »

À ce jour, grâce à l’assistance technique du COMESA, la RDC a réalisé des progrès importants dans le domaine normatif, avec 470 normes nationales adoptées. Chargé de veiller au respect des normes en RDC, l’OCC se dit déterminé, avec l’assistance notamment du COMESA et d’autres partenaires, à renforcer l’infrastructure qualité nationale en relevant le niveau de la connaissance et de l’utilisation accrues des normes nationales, régionales et internationales afin particulièrement de stimuler les exportations et l’intégration régionale du pays.

Enjeu : s’approprier les normes

En avril 2018, la RDC avait déjà organisé la première Table Ronde pour la promotion des produits congolais à l’exportation. Le pays entend ainsi user du commerce comme moteur de croissance économique, à travers une participation améliorée au système commercial multilatéral. « Dans ce contexte, l’appropriation des normes par les différents acteurs du commerce est un enjeu de premier ordre. »

Dispensée par Yandju Marie-Claire, experte en Technologie alimentaire et Nutrition, cette formation sur la gestion du système de sécurité alimentaire a été bien accueillie par les entrepreneurs de la filière. 

Mme Djeda Kalassa de DEP Investment, une PME qui produit et commercialise des tomates, affirme avoir tiré de précieux enseignements de cet atelier. « Avant, nous faisions les choses hors norme sur l’hygiène, le personnel, le laboratoire, l’environnement…, dit-elle. Maintenant, ma vision sur la marque (présentation du produit selon les normes) va changer. »

Besoin d’accompagnement

La formation a également permis aux PME et PMI de la filière d’avoir des éclairages sur les procédures de certification des produits par l’OCC. Mais nombre d’entre elles (entreprises) déclarent ne pas être, pour le moment, prêtes pour l’ouverture des frontières au COMESA en janvier 2019. 

Pour être compétitives, elles sollicitent donc des allègements des coûts de procédures à l’OCC. « La formation a été pertinente, constructive, efficace, mais nous avons encore besoin d’un accompagnement pour la normalisation et la certification, notamment par la réduction des frais de certification des produits », explique Félix Mangwangu de Terroirs d’Afrique (Media Lab Group), PME spécialisée dans la production de vins, thé, café et huile.