Entente cordiale entre les ministres Kibassa, Mohindo et Mwaba pour porter très haut le projet SINTED

Le ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication et ses collègues ayant en charge l’enseignement supérieur et universitaire, d’une part, et l’enseignement primaire, secondaire et technique, d’autre part, ont décidé de donner, maintenant et vite, une réalité concrète au Système d’interconnexion des entités éducatives en RDC. Ce mégaprojet vise la connexion de tous les établissements d’enseignement à Internet.

Signature du protocole d'accord de mise en œuvre du projet SINTED par le ministre de l'EPST à g., le ministre des PTNTIC au centre, le président de l'ARPTC.

La signature du protocole d’accord de mise en œuvre du projet Système d’interconnexion des entités éducatives (SINTED) qui a eu lieu le lundi 16 août 2021, a valeur historique. C’est le moins que l’on puisse dire. Ce grand projet numérique vise la connexion à l’Internet de tous les établissements d’enseignement en République démocratique du Congo pour y faciliter l’accès aux contenus en ligne afin d’améliorer la qualité de la formation à tous les niveaux de l’enseignement. 

Le SINTED s’inscrit dans la droite ligne des mesures d’accompagnement de la gratuité de l’enseignement décidée par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Président de la République. Une gratuité qui est pour le moment totalement d’application effective au niveau de l’enseignement de base dans les écoles publiques. Le SINTED, c’est aussi une façon pour le ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication (PT&NTIC), ainsi que pour ceux de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) et de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) de matérialiser dans leurs secteurs respectifs la vision du président de la République de faire du numérique en général un levier de développement et d’intégration du pays.

À l’issue de la cérémonie de la signature de ceprotocole d’accord, Augustin Kibassa Maliba, ministre des PT&NTIC, a déclaré à la presse que la concrétisation de ce projet sera un grand pas en avant. D’où sa détermination à le rendre opérationnel dans notre pays. En effet, a-t-il laissé entendre, il y va de la responsabilité historique du « gouvernement des Warriors », déterminé à changer le cours de la gestion du pays, car ce dernier est à la traîne en ce qui concerne le développement des NTIC dans le monde.

Il va sans dire que les NTIC ont aujourd’hui un impact indéniable sur l’ensemble des secteurs de la vie, particulièrement sur l’enseignement et la formation. « Il était question pour nous d’ajouter à la gratuité, la qualité pour ce qui est de l’enseignement de base. C’est pourquoi nous avons décidé de nous mettre au même diapason que les grands pays qui ont pu avancer dans les technologies afin que nos étudiants qui ont un génie extraordinaire, puissent aussi accéder à ces nouvelles technologies et que notre pays puisse bénéficier de tous les avantages qui peuvent en découler », a souligné le ministre Kibassa. 

Et d’ajouter : « Nous sommes en train de promouvoir aussi les entreprises congolaises qui ont fait montre de beaucoup d’ingéniosité dans ce qu’elles ont eu à faire auparavant. C’est le cas de Schoolap. Nous leur avons fait totalement confiance pour qu’elles puissent nous accompagner à concrétiser ce grand projet qui est la vision du Président de la République soutenue par le 1ER Ministre. »

Pour sa part, Mohindo Nzangi, le ministre de l’ESU,se dit satisfait de la signature du protocole d’accord de mise en œuvre du SINTED. « Cet événement vient ainsi consacrer la numérisation des établissements d’enseignement supérieur et universitaire du pays. Nous avons signé un document qui nous unit dans le cadre de l’informatisation de nos services académiques pour améliorer la qualité de l’enseignement », a-t-il fait remarquer. 

Et de poursuivre : « Le grand projet de connectivité de l’ensemble de nos universités et établissements d’enseignement supérieur va aider les étudiants à avoir accès à l’Internet, mais aussi une identification biométrique. Concrètement, les étudiants vont accéder à une bibliothèque numérique, mais également aux syllabus et aux cours en ligne à partir des plateformes dédiées de leurs institutions. C’est la volonté du Chef de l’État qui souhaite qu’on avancepour développer notre pays… »

Et quant à Tony Mwaba, le ministre de l’EPST, le projet SINTED permettra à coup sûr l’amélioration de la qualité de l’éducation dont son ministère a fait son cheval de bataille. En effet, plusieurs études montre que la qualité de l’enseignement a fortement baissé en RDC depuis des années à cause de plusieurs facteurs.

Dans son rôle d’instance, a rappelé Christian Katende, le président de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC), cette dernière a déjà commencé à aider les universités à se connecter au wifi gratuit grâce au Registre des appareils mobiles (RAM). « Ce projet ne fait que prolonger ce que nous avons déjà commencé. Nous sommes très contents de pouvoir offrir l’Internet à beaucoup d’universités. L’Internet est une chose, mais il fallait aussi profiter de ce projet pour rajouter du contenu », a indiqué Christian Katende.

Et en termes de contenu justement, il fait savoir : « Nous avons fait un partenariat avec Schoolap. C’estune startup qui performe aujourd’hui dans tout ce qui est enseignement et assistance aux entités éducatives. Dans le cadre du RAM, nous avons choisi de soutenir ce projet et de poursuivre la couverture que nous faisons à travers le pays. »

La reconnaissance du président de l’ARPTC est allée droit au cœur de Pascal Kanik, le responsable de la startup Schoolap, partenaire du gouvernement dans le projet SINTED. Il a remercié les autorités du pays pour la confiance placée en sa structure afin d’asseoir ce mégaprojet. Il a promis d’œuvrer pour le succès de ce projet en RDC : « Schoolap a déjà adapté sa plateforme de manière à y intégrer les écoles primaires, secondaires et techniques mais aussi les universités. À travers le wifi que l’ARPTC continue de déployer dans les universités, Schoolap mettra à profit la plateforme des contenus, pour que les étudiants puissent accéder aux syllabus mais aussi aux cours à distance. »

Comme le reconnaissent des observateurs, le wifi gratuit que l’ARPTC installe dans les établissements d’enseignement supérieur et universitaire grâce au RAM est un départ pour un investissement de mise à niveau de l’écosystème en ligne, mais surtout pour l’adoption de l’enseignement en ligne. Par exemple, davantage d’étudiants peuvent désormais s’inscrire à des programmes à distance. 

En effet, beaucoup d’universités en Afrique se sont déjà lancées sur cette voie-là. La formation traditionnelle en auditoire est complétée par l’apprentissage en ligne. Cela implique la personnalisation de la plateforme numérique de l’université avec un système de gestion de l’apprentissage en ligne. Enseignants et étudiants sont ensuite formés à son utilisation. « C’est très bénéfique pour le corps professoral et les étudiants réussissent bien », témoigne un enseignant de l’UPN qui a vécu l’expérience au Maroc.

Renforcer la connectivité dans les universités devient donc un défi pour le gouvernement. Connecter les universités congolaises à Internet à haut débit peut contribuer au développement des compétences et des capacités numériques. Cela profiterait également aux écoles secondaires et professionnels ou techniques.Pour les experts de la Banque mondiale, l’amélioration de la connectivité est à prendre comme un investissement d’infrastructure prioritaire. Dans un rapport publié l’année dernière, ils notent que le manque de large bande abordable et à haut débit pour les universités africaines est le principal obstacle à l’utilisation de la technologie dans l’enseignement et la recherche. Et cela empêche les professeurs et étudiants africains de se connecter aux ressources internationales d’enseignement et de recherche.

L’enseignement supérieur est devenu aujourd’hui une étape importante vers l’inclusion numérique, et latechnologie, un vecteur important pour y parvenir.Les universités publiques sont confrontées à la surpopulation, à un nombre insuffisant de professeurs et à des installations dégradées. Et la pandémie de Covid-19 a montré la nécessité de l’apprentissage en ligne. Les universités sont contraintes de s’y préparer rapidement. Il est urgent d’adopter une nouvelle approche des modèles actuels d’enseignement et d’apprentissage.