Hausse de l’or et l’argent, en revanche replis des métaux de base

L’or et l’argent reprennent de la hauteur, stimulés par la flambée de la volatilité sur les marchés actions. L’or revient sur son plus haut niveau du mois, proche des 1 870 dollars, tout comme l’argent à 27.5 dollars. Le cuivre repasse sous les 8 000 dollars, tandis que l’aluminium s’échange à 1 979 dollars et le nickel à 17 600 dollars.

LE PRIX DE l’once d’argent a connu en fin de semaine dernière une poussée soudaine, alimentée par des rumeurs partant du forum WallStreetBets, hébergé par la plateforme Reddit, qui a déjà contribué à l’envolée de l’action du groupe GameStop. L’argent pourrait être « l’une des prochaines cibles des détaillants de WallStreetBets », selon Avtar Sandu, analyste de Phillip Futures. Avec son impressionnante armée de boursicoteurs, près de 5 millions de membres, le forum WallStreetBets est à l’origine de l’incroyable hausse du titre des magasins de jeux vidéo GameStop, de quelque 20 dollars à 492 dollars la semaine dernière, alors que plusieurs grands fonds d’investissement espèrent les voir s’effondrer.

Il est cependant « peu probable que ce ‘jeu d’argent’ se révèle aussi simple », nuance cependant Eugen Weinberg, analyste de Commerzbank, qui met en avant les fondamentaux plus « équilibrés » des marchés des matières premières via lesquels s’échange l’argent. Le métal est également soutenu par son statut de valeur refuge, en substitut à l’or, mais également par ses applications industrielles. L’once d’argent s’échangeait à 27,15 dollars, le vendredi 29 janvier 2021, contre 25,46 dollars en fin de séance le vendredi précédent, et à 27,65 dollars à son apogée hebdomadaire.

L’once d’or valait dans le même temps 1 858,85 dollars au terme d’une semaine plutôt calme. Dans le temps, l’étain s’est rallumé. Le prix de la tonne d’étain cotée au London Metal Exchange (LME) a atteint le vendredi 29 janvier 2021 un record en six ans et demi, à 23 175,00 dollars, dans un contexte de forte demande de l’industrie électronique. « Le prix de l’étain est actuellement tiré vers le haut par une forte demande et une offre insuffisante », résume Daniel Briesemann, de Commerzbank, qui présente un marché « qui restera sous-approvisionné cette année ». « Les stocks d’étain du LME sont tombés à leur plus bas niveau depuis mai 2019, alors que la demande du secteur électronique a augmenté », remarque de son côté Anna Stablum, analyste de Marex Spectron.

Le précieux métal blanc grisâtre est un composant utile aux soudures de composants d’appareils électroniques comme les smartphones ou tablettes. Or « sa production est en baisse », rapporte le CyclOpe, ouvrage de référence annuel sur l’ensemble des marchés des matières premières publié mi-janvier, et « le marché devrait rester déficitaire alors que les stocks sont déjà au plus bas ». Sur le LME, la tonne d’étain pour livraison dans trois mois s’échangeait à 22 665,00 dollars le vendredi 29 janvier, contre 21 960,00 dollars le vendredi précédent en fin de séance. La tonne de cuivre, en légère baisse sur la semaine, valait dans le même temps 7 865,00 dollars.

Marchés pétroliers

Les semaines se suivent et se ressemblent sur les marchés pétroliers, qui ont enchaîné une nouvelle séquence hebdomadaire de consolidation horizontale. Les prix évoluent à plat depuis le 10 janvier, laissant penser que les opérateurs ne savent pas vraiment où donner de la tête. Le niveau de la demande reste au centre des préoccupations, les investisseurs reléguant au second plan la chute des stocks hebdomadaires aux États-Unis. 

Les prix du pétrole s’appréciaient le vendredi dernier, au terme d’une semaine relativement calme sur les marchés du brut, les gains restant limités par les perspectives toujours obscures de la demande d’or noir. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c’était le dernier jour de cotation, gagnait 0,83 % à 55,99 dollars. Le baril américain de WTI pour le même mois s’appréciait dans le même temps de 0,52 % à 52,61 dollars. Aux États-Unis, premier consommateur de brut au monde, mais aussi sur toute la planète la demande hebdomadaire d’essence continue d’évoluer bien en dessous des niveaux habituels. En lente mais solide convalescence depuis les premières annonces de vaccins contre le Covid-19 début novembre 2020, le Brent et le WTI ont touché le 13 janvier des plus hauts inédits en plus de huit mois et demi, à respectivement 57,42 dollars et 53,93 dollars le baril.

Ils se sont légèrement repliés depuis, limités par les mesures de confinement toujours en place à travers le monde et la prudence des investisseurs devant certaines campagnes de vaccination qui patinent. Ces derniers attendent par ailleurs la prochaine réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui prendra la forme d’un Comité de suivi de l’accord en vigueur de réduction de la production du groupe, identifié sous l’acronyme JMMC, et se tiendra ce 3 février.

Le cartel et ses alliés ont mis en place une réduction drastique de leur volume de production d’or noir face à la chute de la demande et des prix causée par la pandémie de Covid-19, de l’ordre de 7,2 millions de barils par jour (mbj) en janvier, 7,125 mbj en février puis 7,05 mbj en mars. L’Arabie saoudite veut vendre plus d’actions du géant Aramco. Mohammed ben Salmane, le prince héritier saoudien, a annoncé le jeudi 28 janvier que son pays vendrait davantage d’actions du géant de l’énergie Aramco dans les années à venir. « Cet argent sera transféré au Fonds public d’investissement et sera réinjecté à l’intérieur et à l’extérieur du royaume », a-t-il déclaré lors du forum de l’Initiative pour l’investissement futur (FII) réuni à Riyad en session virtuelle.