Ilunga Ilunkamba s’explique

Comment la RDC gère la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus et ses effets néfastes sur le social et l’économie dans le pays ? Le 1ER Ministre a clarifié les choses, le jeudi 21 mai, au Sénat. Il répondait ainsi à la question orale avec débat du sénateur Jean Bakomito Gambu. Résumé de la réponse.

C’EST l’heure de vérité. En tant que 1ER Ministre, chef du gouvernement et coordonnateur de l’action gouvernementale, Sylvestre Ilunga Ilunkamba était accompagné de plusieurs membres du gouvernement: Gilbert Kankonde Malamba, pour l’Intérieur, la Sécurité et les Affaires coutumières ; Jean Baudoin Mayo Mambeke, pour le Budget ; Elysée Munembwe Tamukumwe, pour le Plan ; José Sele Yalaghuli, pour les Finances ; Acacia Bandubola Mbongo, pour l’Économie nationale ; Jean-Lucien Bussa Tongba, pour le Commerce extérieur ; Eteni Longondo, pour la Santé ; Deogratias Nkusu Kunzi Bikawa, pour les Relations avec le Parlement ; Jacqueline Penge Sanganyoi, près le 1ER Ministre. Étaient également présents Jean Jacques Muyembe Tamfum, pour le Secrétariat technique de riposte et Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, pour la Banque centrale du Congo. 

Devoir de l’humilité

Sylvestre Ilunga Ilunkamba s’est adressé aux Congolais la semaine dernière. Il a apprécié qu’en l’espace de deux semaines, l’Assemblée nationale (question d’actualité) et le Sénat (question orale avec débat) l’interpellent sur la gestion de la pandémie de coronavirus par le gouvernement. « Cela démontre à suffisance tout l’intérêt que  nos  parlementaires, qu’ils soient de la Chambre basse ou de la Chambre haute, accordent à la marche de notre Nation en ce moment difficile que traverse notre pays aussi bien d’ailleurs le monde entier », a-t-il déclaré d’emblée du haut de la tribune du Sénat. 

Sylvestre Ilunga Ilunkamba a dit que « la crise sanitaire à laquelle  nous  faisons face est en effet planétaire. En l’espace de seulement quelques semaines, le virus mortel a réussi à envahir tous les pays du monde en y causant des centaines et des milliers de morts. En ce qui concerne notre pays, plus de mille personnes ont été victimes de la pandémie. Certains n’y ont pas survécu laissant derrière eux des  familles éplorées ». En leur mémoire, il a demandé que puisse être observé un instant de silence mais aussi « en mémoire de compatriotes qui ont été fauchés par la mort pour  plusieurs  autres raisons tout autant effroyables comme les inondations, les massacres et autres tueries survenues ci et là ». 

S’il est un devoir que cette pandémie a réussi à imposer à chaque être  humain, a fait remarquer Sylvestre Ilunga Ilunkamba, c’est le devoir de l’humilité : « L’humilité dans la définition et la compréhension de la nature du virus, l’humilité dans la recherche des solutions pour faire face à la pandémie elle-même et, enfin, l’humilité dans la prise des décisions devant permettre au pays d’entrer progressivement dans le processus d’une reprise de la vie  normale. » 

C’est dans cet esprit d’humilité qu’il a essayé de répondre à la question orale à propos de l’efficacité de l’ensemble des mesures prises par le gouvernement face à la pandémie de Covid-19 mais aussi des mécanismes pour sauver la situation socioéconomique du pays. On retiendra utilement de son adresse que les choses se mettent en place petit à petit. 

S’agissant du premier volet de la question de Jean Bakomito Gambu, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a rapidement rappelé la chronologie des événements pour mieux situer le bien-fondé de la stratégie de riposte mise en place dès les premières mesures annoncées par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président de la République, le 18 mars dernier, et complétées le 24 mars et celles du 23 avril. « Le gouvernement s’est inscrit dans une approche endogène en privilégiant les solutions les plus adaptées possibles à notre environnement économique et à notre contexte socio-culturel. Ainsi, il aurait été tout à fait illusoire d’étendre le confinement à l’ensemble de la ville de Kinshasa et encore moins à tout le territoire national ».  

Avant de présenter le Plan de préparation et de riposte contre l’épidémie de Covid-19, élaboré avec l’appui des partenaires pour des actions d’un coût global estimé à 135 millions de dollars, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a évoqué les aspects de la gouvernance de la lutte contre la pandémie dans le pays. Compte tenu de la gravité de la crise, la densité et la nature plurielle de ses effets, un modèle d’organisation institutionnelle de la riposte a été mis en place avec trois principaux pôles : la Task Force (présidence de la République), le Comité multisectoriel de riposte dirigé par le 1ER Ministre, et le Secrétariat technique de la riposte chapeauté par le professeur Jean Jacques Muyembe Tamfum. 

« Le rôle de la Task Force est de tenir le président de la République informé de l’évolution de la situation et de la collaboration entre le Comité multisectoriel du gouvernement et le Secrétariat technique de la riposte. Ce dernier a pour objet d’éclairer les choix de l’exécutif dans la gestion de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 et de lui donner des avis sur les mesures à prendre en vertu de la situation d’urgence ». 

Le Secrétariat technique de la riposte a en son sein huit commissions : surveillance, prise en charge clinique, laboratoire, prise en charge psychologique, prévention et contrôle de l’infection, communication, logistique et sécurité. Le secrétariat général à la Santé, les représentants des partenaires techniques et financiers ainsi que les représentants de la société civile participent aussi dans l’action du Secrétariat technique de la riposte.  Quant au Comité multisectoriel de riposte, son rôle consiste à donner des orientations pour une meilleure coordination des activités de riposte. 

Réalisations

Depuis sa mise en place, a souligné Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le Secrétariat technique de la riposte au Covid-19 a réalisé plusieurs activités. La première activité a été celle de définir la stratégie de lutte contre le Covid-19. 

Cette activité est ancrée dans la zone de santé. « L’objectif est d’intégrer de manière effective la lutte dans le système de santé et de placer toutes les interventions de lutte sous la conduite de la zone de santé avec l’accompagnement du niveau provincial et central ». D’autres activités sont réalisées par les commissions, notamment l’élaboration du Guide de prise en charge, l’élaboration des protocoles thérapeutiques de prise en charge, l’élaboration du Plan d’action de la commission prise en charge clinique.  

C’est sur la base des avis scientifiques du Secrétariat technique de la riposte, et des rapports administratifs de Gentiny Ngobila Mbaka, le gouverneur de la ville de Kinshasa, que l’exécutif a décidé du confinement de la zone de santé de la commune de la Gombe.  

« Durant ce confinement, sur fond d’un suivi systématique et rigoureux, plusieurs opérations ont été réalisées autour des cas confirmés, notamment le listage des contacts, le prélèvement des échantillons autour des contacts, la sensibilisation, la décontamination des ménages et des lieux publics, le dépistage des passagers aux différents points de contrôle.  La commission surveillance est en charge de la détection des cas, la validation des alertes et du suivi des contacts. 

Elle présente la situation épidémiologique journalière et renseigne sur les nouveaux cas, ainsi que les cas suspects, les cas actifs, les cas guéris et les décès ».