Kinshasa et Pretoria, d’accord pour supprimer les barrières

Le commerce entre la RDC et l’Afrique du Sud a pesé 985 millions de dollars en 2016. Pourtant, il y a lieu de faire mieux, dépasser la barre symbolique de 1 milliard de dollars, se sont dit acteurs politiques et économiques congolais et sud-africains. 

 

L’Afrique du Sud et la République démocratique du Congo ont convenu de lever les obstacles qui les empêchent de faire de bonnes affaires. Les deux pays se sont, en effet, fait de bonnes intentions lors du dernier séminaire sur les investissements et le commerce, co-organisé par le ministère sud-africain du Commerce et de l’Industrie à Lubumbashi, dans l’objectif d’accroître le commerce et d’approfondir les relations bilatérales entre l’Afrique du Sud et la RDC. « Il est important d’identifier les bonnes opportunités pour nos hommes d’affaires, afin de développer le commerce et les investissements entre nous », a déclaré le consul général sud-africain à Lubumbashi, Andrew Maswanganye.

« Nous devons également faire un zoom sur les secteurs cruciaux où le transfert de compétences et le transfert de technologie doivent être accélérés. Nous encourageons également les opérateurs économiques à travailler avec les États pour s’attaquer aux facteurs qui entravent leur capacité à travailler dans ces pays », a-t-il ajouté avant d’exhorter Pretoria et Kinshasa à travailler à l’harmonisation du climat des affaires. Faisant d’une pierre, deux coups, Maswanganye a, en effet, accompagné des hommes d’affaires sud-africains dans la province de Lualaba, l’une des provinces du Katanga démembré.

Partenariats et co-entreprises

Des hommes d’affaires sud-africains ont manifesté leur intérêt à investir davantage dans les secteurs minier, manufacturier, agricole et touristique. Pour rappel, le Lualaba abrite certaines de plus grandes mines du pays pour la production du cuivre et du cobalt. « Notre stratégie est d’encourager les investissements qui contribueront au développement des secteurs qui stimulent l’industrialisation ainsi que la création des petites et moyennes entreprises (PME) », a fait comprendre le gouverneur de la province de Lualaba, Richard Muyej Mangez Mans.

Qui a également fait part de la volonté du gouvernement provincial de réduire sa dépendance vis-à-vis des revenus du secteur minier, qui sont soumis aux fluctuations des prix internationaux des matières premières. Le Lualaba s’est engagé à faire de grands progrès vers son objectif final de créer une économie diversifiée, et l’apport des investisseurs sud-africains est la bienvenue. Muyej a également encouragé les hommes d’affaires sud-africains à s’engager davantage avec la Chambre de commerce de la province afin de trouver des partenaires appropriés pour la formation de coentreprises et de partenariats.

Cependant, pour le diplomate sud-africain Maswanganye, ça urge. Les deux parties doivent mûrir les idées sur la manière de mettre en œuvre les accords existants. En réponse, le ministre congolais de l’Économie, Joseph Kapika, a déclaré que la priorité du gouvernement congolais est de s’assurer que le guichet unique créé pour faciliter l’enregistrement des entreprises et la facilitation des investissements dispose des ressources nécessaires pour remplir son rôle.

Il a également appelé l’Afrique du Sud, l’État le plus industrialisé du continent, à partager son expertise, son avancement technologique et à transférer les compétences afin d’aider la RDC à exploiter les opportunités dans les secteurs minier et manufacturier.

La RDC et l’Afrique du Sud sont tous deux membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). La RDC est membre de la Zone de libre échange du COMESA, l’Afrique du Sud ne l’est pas. Les deux pays ont cependant conclu, outre le traité de partenariat énergétique sur le Grand Inga, des accords de coopération fiscale et maritime.