Kinshasa ville peu attractive aux yeux de PwC

Si Kinshasa se place en 19e position sur la liste des grandes villes africaines, il ne figure pas, par contre, sur celle des villes d’opportunités. C’est le cabinet de consultants PricewaterhouseCoopers (PwC) qui se charge de ce classement, dont la première édition a été publiée, le 17 mars 2015. Il s’apprête à diffuser la deuxième édition de son étude « Cities of Opportunity Africa », qui analyse le potentiel actuel et futur des vingt villes africaines. Cette analyse est subdivisée en deux classements, l’un général portant sur le potentiel actuel des villes africaines, et l’autre se concentrant sur les « villes d’opportunités », au regard de leur potentiel futur. De vraies surprises émergent de ce point de vue original, qui souligne le dynamisme, la vision et les efforts réalisés par les villes pour se développer. Pour obtenir une vision globale du potentiel de ces villes, PwC a choisi de les étudier sur la base de quatre grands indicateurs: l’économie, les infrastructures, le capital humain et la démographie/la société, eux-mêmes regroupant 29 variables.

Dans le classement villes d’opportunités africaines en 2015, Dar es Salaam a occupé la haute marche du podium, complété par Lusaka et Nairobi. Derrière, ce sont les villes de Lagos, Accra, Abidjan, Kigali, Addis-Abeba, Kampala et Le Caire. Dans son étude de mars 2015, PwC soulignait que la capitale de la République du Ghana était un bon exemple de ville africaine ayant une bonne réputation au-delà du continent pour la qualité de ses infrastructures de communication, son faible taux de criminalité et la stabilité de la démocratie. Sur le plan économique, Accra se classe deuxième à la fois pour son attractivité comme destination des investissements directs étrangers (IDE) et pour la diversité de son Produit intérieur brut (PIB).

Selon les enquêteurs de PwC, la plupart des villes les plus prometteuses pourront se hisser en 2016 aux plus hauts rangs de ce classement avec un peu d’efforts et d’organisation. D’ailleurs, nombre d’entre elles sont devenues des plateformes régionales incontournables : Dar es Salaam et Douala comme centres portuaires, Accra pour les télécommunications, Lagos pour la culture, Nairobi pour les services financiers. Pour établir son classement des villes d’opportunités, PwC prend en compte la croissance du PIB réel, la facilité de faire des affaires, l’attractivité pour les IDE, la croissance de la classe moyenne, et celle de la population. Interrogé sur les modalités de l’enquête, Pierre-Antoine Balu, qui est l’associé de PwC en Afrique francophone explique que les enquêteurs reprennent à leur compte les questions que les investisseurs devraient se poser avant de faire leur choix, et les sujets sur lesquels les pouvoirs publics peuvent travailler pour améliorer leur compétitivité..

Dans le top 20 de 2015, quatre des cinq premières villes sont celles d’Afrique du Nord. Le Caire en tête devant Tunis, Johannesburg, Casablanca et Alger.  Et dans le peloton : Accra, Nairobi, Lagos, Addis-Abeba, Kampala, Dakar,  Abidjan, Kigali, Lusaka, Dar es Salaam, Douala, Antananarivo, Maputo et Luanda. Selon Pierre-Antoine Balu, la prépondérance des villes nord-africaines s’explique par le fait que ce sont des métropoles anciennes. Elles ont eu le temps de mettre en place des infrastructures, de fixer un cadre réglementaire et légal, et de constituer un écosystème socio-culturel au sein duquel les femmes et les hommes ont pu s’instruire, se cultiver. Johannesburg est la seule exception à ce modèle, puisque la création officielle de la ville remonte à 1886, mais elle a rapidement développé, pour des raisons politiques, l’ensemble des infrastructures et services comparables aux métropoles plus matures.