SELON Babatunde Ajayi, le représentant de l’UBA, ce protocole porte sur un montant de 300 millions de dollars qui permettra aux femmes de pouvoir lancer des petites et moyennes entreprises (PME) dans le domaine de l’agriculture, l’élevage, et autres services.
L’objectif à terme est d’atteindre un fonds de 3 milliards de dollars. « Nous serons en mesure d’accorder beaucoup plus de prêts à une clientèle, en particulier féminine. Nous allons leur apporter notre expertise dans le domaine de l’assistance technique, à travers une approche beaucoup plus soucieuse de l’égalité de genre », a-t-il précisé. Grâce à cet accord entre les banques, il y a une garantie de partage des risques que le partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD) intègre. « Nous partagerons les risques pour pouvoir augmenter les prêts. Nous avons sollicité l’engagement des gouvernements africains pour promouvoir des lois incitatives afin de permettre aux femmes d’avoir accès aux financements ».
En Afrique, 70 % des femmes sont victimes d’exclusion financière. Et pourtant, ces femmes, qui représentent la majorité des exploitants agricoles en Afrique, font encore face à un déficit de financement de près de 16 milliards de dollars. C’est la raison pour laquelle, Akinwumi A. Adesina, le président de la BAD, rappelle que son institution a lancé le financement en faveur des femmes en Afrique (AFAWA), pour mobiliser dans un premier temps, un montant de 3 milliards de dollars de nouveaux prêts que les banques et les institutions financières vont débloquer en faveur des femmes en Afrique.
La colonne vertébrale
L’initiative AFAWA (Affirmative Finance Action for Women in Africa/ Action positive pour le financement en faveur des femmes en Afrique)) est un mécanisme de partage des risques. C’est une solution concrète aux engagements internationaux et une réponse directe à l’appel lancé par les femmes pour débloquer l’accès au financement, en particulier à la résolution sur la nécessité d’établir un mécanisme de financement pour l’autonomisation économique des femmes, qui a été adopté lors du sommet des chefs d’État de l’Union africaine (UA) en janvier 2015 et assignée à la BAD pour mise en œuvre.
Pour sa part, l’artiste béninoise Angélique Kidjo, ambassadrice de l’UNICEF et aussi de ce programme, commente : « Les femmes africaines sont la colonne vertébrale du continent.
Je suis heureuse de porter leur voix. L’initiative AFAWA est déterminante pour notre continent ». Le soutien extraordinaire de tous les chefs d’État et de gouvernement du G7 permet de donner un « élan formidable » au programme AFAWA.
Pour le président de la BAD, investir dans l’entrepreneuriat féminin en Afrique est un investissement fort de sens car les femmes ne sont pas seulement l’avenir de l’Afrique, elles sont aussi le présent de l’Afrique ! « Aujourd’hui, les femmes détiennent plus de 30 % des PME en Afrique, mais il existe un déficit de financement de 42 milliards de dollars entre les femmes et les hommes entrepreneurs. Ce déficit doit être comblé, et vite ».
AFAWA, soutenu par l’ensemble des chefs d’État du G7, permettra de lever jusqu’à cinq milliards de dollars pour les entrepreneures africaines, a fait remarquer le président de la BAD.
La part de la banque dans le programme est de un milliard de dollars. « Cet effort financier en faveur des femmes est le plus important de l’histoire du continent. »