La RDC contrainte de restituer des fréquences télé et radio au Congo

Au plus tard le 15 février, Kinshasa doit restituer à Brazzaville un chapelet de canaux de fréquence conformément à l’accord convenu entre les ministères en charge des médias et communication de deux pays le 9 décembre 2017 à Kinshasa. 

 

Experts r-dcongolais et congolais ont mis terme à la guerre des fréquences de la télédiffusion numérique et analogique conformément aux Plans de Genève GE-06 et GE-89. En réalité, la République démocratique du Congo a reconnu avoir illicitement utilisé et cédé aux opérateurs privés des canaux de fréquence revenant à la République du Congo voisine. Et par conséquent, Kinshasa s’est, en effet, engagé à libérer les canaux 26, 39 et 47 au plus tard le 15 février et, au plus tard le 31 mars,  les canaux 37 et 45 de même que toutes les fréquences destinées à PK-45. Le gouvernement de la RDC doit également rendre disponibles les fréquences du premier dividende numérique, c’est-à-dire la bande de 800 MHZ au plus tard le 28 février et la fréquence du deuxième dividende numérique, la bande de 7000 MHZ, au plus tard le 30 avril. Fin 2017, le ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, Emery Okundji, a annoncé l’avènement de la 4G. Des conditions techniques nécessaires à l’avènement de cette technologie mobile sont en train d’être mises sur pied, notamment le basculement vers la télévision numérique terrestre, en vue de libérer les fréquences pour le haut débit, a fait comprendre le ministre Okundji.

Autre engagement, côté RDC, la restitution des fréquences de la radiodiffusion (sonore). Voilà 5 ans que le gouvernement r-dcongolais aurait dû s’exécuter conformément à la réunion dite de coordination entre les experts de deux pays qui s’est tenue en 2013. En clair, le secteur de la communication audiovisuel de la RDC devrait être sérieusement agité dans les prochains jours. Il champignonne des chaînes de télé  et de radio en RDC un peu à l’image des partis politiques.

Selon le CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication), l’établissement de la cartographie des entreprises de télé et de radio sur l’ensemble du territoire national est sans cesse remis à jour. La capitale compte plus de 55 chaînes de télé contre une quarantaine de radios. Dans l’arrière-pays, il pleut des chaînes de radio communautaire en patois local plutôt à la solde des acteurs politiques. Le Sankuru, l’Ituri et l’espace Kasaï ainsi que d’autres provinces où les tensions communautaires sont endémiques tiennent le peloton des radios propagandistes. Mais de l’avis des experts, c’est à Kinshasa que la rétrocession des canaux de fréquence fera des victimes parmi des entreprises de télé et de radio.