Dirigisme, barrières commerciales, procédures douanières, tracasseries administratives en tous genres… Ces pratiques, très courantes, ne favorisent ni les investisseurs, ni le développement dans la plupart des pays.
Plusieurs études économiques, notamment sur l’indice de liberté économique, montrent que la région subsaharienne du continent demeure la partie du monde où il y a moins de libertés économiques. Déjà, en 2012, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) lançait un appel pour « une implication plus importante des acteurs et d’autres intervenants économiques » et pour « la levée des barrières commerciales ». Sans cela, le développement économique de l’Afrique restait compromis. La même année, une étude sur le potentiel commercial de l’Afrique, réalisée par l’International Trade Center, prônait notamment des « procédures douanières simplifiées afin de réduire la durée et le coût de mise sur le marché des produits ». Trois ans plus tard, c’est le statu quo. Lors d’une conférence à Kinshasa, le 20 octobre, le professeur Jean-Marie Kidinda, professeur aux universités de Montréal et d’Ottawa, au Canada, a soutenu que ce dont l’Afrique a besoin pour son développement, ce n’est pas de plus de contrôle et de dirigisme économique, mais de plus de libertés économique et commerciale. « Le développement économique et social de l’Afrique est, entre autres raisons, entravé par une certaine fuite des capitaux, qui, selon les chercheurs, a dépassé le montant de 200 milliards de dollars par an. Or, ni l’argent transféré sur le continent par les migrants (environ 60 milliards de dollars), ni les aides versées par les gouvernements étrangers (environ 56 milliards) ne sont parvenus à compenser une telle perte. La croissance devrait maintenant se traduire en une véritable transformation économique », a-t-il expliqué. De son point de vue, les perspectives de croissance économique ne vont pas s’altérer en Afrique subsaharienne, malgré un environnement international incertain. « Malgré les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), les pays au Sud du Sahara pourront maintenir un taux de 5,5 % », a-t-il pronostiqué. Mais, jusqu’à quand ? « Je ne peux pas le dire. La croissance des économies émergentes et des pays en développement devrait être rapide, sans pour autant atteindre sa vitesse de pointe. Nous devons donc créer une dynamique dans un monde à plusieurs vitesses », répond Jean-Marie Kidinda. À ses yeux, l’Afrique subsaharienne va confirmer son classement comme l’une des régions les plus dynamiques du monde en matière d’accélération de la croissance économique. Des disparités entre les régions ou groupes de pays montrent, cependant, que pour certains pays à faible revenu, une croissance soutenue est annoncée. Ce qui n’est pas le cas dans quelques pays à revenu intermédiaire. Présenté comme un « groupe mélangé », ce dernier groupe apparaît à la peine avec une croissance affaiblie en Afrique du Sud.
Après 2,5 % en 2012, la première puissance économique africaine qui fait aujourd’hui partie des économies émergentes désignées sous le vocable de BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du