Lancement du RAM : le mode d’emploi

Les gens ont des préoccupations légitimes à propos du Registre d’indentification des appareils mobiles. Dont le lancement officiel en RDC a eu lieu le 24 septembre dernier. Une campagne de sensibilisation du public, surtout des utilisateurs est encours. Il s’agit de les écouter et répondre à leurs préoccupations.

AVANT même le lancement le 24 septembre dernier du Registre d’indentification des téléphones mobiles en République démocratique du Congo, beaucoup de «fausses informations », ce n’est pas nouveau dans le pays, ont été propagées sur le RAM. Mais avec l’information et la campagne de sensibilisation, les utilisateurs de téléphones mobiles comment à appréhender le bien-fondé de ce système qui permet de détecter les appareils contrefaits, volés ou perdus et à les bloquer. 

Il s’avère qu’une urgence en termes de communication était nécessaire, étant donné que les utilisateurs s’interrogent sur la manière dont le processus de sa mise en place va se dérouler. On retiendra utilement que ce n’est pas du jour au lendemain que les téléphones contrefaits vont être bloqués et donc retirés de la circulation. La mise en place du Registre national d’identification des appareils mobiles (RAM) est un processus de certification dans une base de données centrale des terminaux mobiles à travers les numéros d’identité internationale de ces terminaux mobiles (IMEI).

 Mieux, le RAM est un système qui consiste à vérifier la conformité des appareils mobiles aux normes définies par l’Association des opérateurs réseaux de téléphonie mobile (GSMA) et l’Union internationale des télécommunications (UIT) sur la base du numéro IMEI ; à bloquer l’accès aux réseaux de téléphonie mobile dans notre pays, dans un délai de deux ans (du 24 septembre 2020 au 24 septembre 2022),à tout appareil mobile contrefait actif sur les réseaux au lancement du RAM ; à bloquer sous condition l’accès aux mêmes réseaux à tout appareil mobile volé ou perdu. 

Comme les spécialistes le soulignent dans plusieurs rapports techniques consacrés au phénomène, la contrefaçon de téléphones mobiles est un problème préoccupant à l’échelle mondiale, et diverses initiatives sont prises pour en stopper la progression. La préoccupation majeure, partout, est désormais de s’assurer que les appareils mobiles sont importés conformément aux procédures nationales et aux conventions internationales, mais aussi d’établir avec certitude qu’ils ne sont pas contrefaits. 

Justement, les systèmes adoptés dans le monde (EIR, CEIR, RAM), reposant sur l’authentification d’un identificateur unique (numéro IMEI), permettent de remédier au problème de la contrefaçon. Le système d’enregistrement des appareils mobiles n’est en fait qu’une mesure prise par les autorités nationales ainsi que par des instances régionales et internationales, afin d’empêcher l’importation de produits contrefaits et illégaux qui ne satisfont pas aux normes techniques requises. Par exemple, les normes qui visent à limiter l’émission de rayonnements électromagnétiques nocifs. Le système d’enregistrement empêche également l’utilisation des appareils mobiles perdus ou volés. 

À partir de ce jeudi 24 septembre donc, le régulateur (Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications au Congo/ARPTC), à travers les opérateurs mobiles (Vodacom, Airtel, Orange et Africell) agréés en République démocratique du Congo, va commercer à introduire chaque jour dans le RAM les numéros IMEI des appareils mobiles à usage privé munis de cartes SIMs par l’un des opérateurs mobiles nationaux. Actuellement, tous les téléphones portables utilisés dans les réseaux opérant au pays fonctionnent donc librement. 

Cela veut dire que le régulateur va synchroniser les équipements des opérateurs mobiles avec le RAM ou la base de données centrale. Des critères sont également définis à l’usage des utilisateurs d’appareils mobiles, afin d’éviter tout désagrément pour les utilisateurs nationaux ou étrangers, et des campagnes de sensibilisation ont déjà commencé destinées aux utilisateurs qui se posent pas mal de questions en rapport avec les concepts de base et la manière dont le RAM va fonctionner en RDC. Voici les principales questions que se posent les utilisateurs.

Qu’est-ce qu’il faut comprendre par RAM ?

C’est le Registre des Appareils Mobiles adopté par la RDC comprenant la base de données de tous les IMEIs connectés aux réseaux de l’ensemble des opérateurs de téléphonie mobile.

Le RAM fait fonction de système central et permettra d’obtenir des renseignements sur les terminaux mobiles.

À quoi sert le RAM ?

Le RAM a pour objectifs d’optimiser la sécurité et la qualité de service des réseaux mobiles sur le territoire national, de protéger les consommateurs des effets toxiques du plomb présents dans les appareils non conformes aux normes internationales et de lutter efficacement contre le vol et la contrefaçon des terminaux mobiles. Les appareils bloqués ne pourront pas fonctionner sur d’autres réseaux nationaux, même en cas de changement de la carte SIM, ou ailleurs là où les régulations sont appliquées. 

Quels sont les services qu’offre le RAM ?

Pour les utilisateurs, le RAM assure les services suivants :

– Vérifier son IMEI ;

– Déclarer son appareil multi-SIM ;

– Vérifier ses paiements.

Pour les opérateurs réseaux :

– Bloquer un appareil ;

– Débloquer un appareil.

Pour les fournisseurs d’appareils mobiles :

– Vérifier une liste d’IMEIs (en un clic, ils peuvent envoyer une liste d’IMEIs pour les valider).

Qu’est-ce que le numéro IMEI d’un appareil mobile ? 

L’IMEI, acronyme en anglais de « International Mobile Equipment Identity » (en français « Identité internationale d’équipement mobile »), est un numéro unique composé de 15 chiffres. Il permet à l’opérateur réseau d’identifier un appareil mobile.

Comment trouver l’IMEI de son appareil ?

Il suffit de composer *#06# sur le clavier d’un appareil original, et une série de 15 chiffres apparaît. Le numéro IMEI est aussi mentionné sur l’appareil, sur la batterie, sur l’étiquette du coffret d’emballage ou sur la facture d’achat. Il est recommandé de le garder précieusement, parce qu’en cas de vol ou de perte, il permet de bloquer l’appareil.

Par ailleurs, sur un téléphone mobile, si l’IMEI ne comporte pas la série de 15 chiffres ou qu’il n’existe pas, il faut se dire tout de suite qu’on a affaire à un appareil contrefait.

Pourquoi l’utilisateur doit-il vérifier l’IMEI de son appareil mobile ?

C’est pour connaître le statut de son appareil mobile au moment de l’achat (est-ce un appareil original ou contrefait ?), mesurer les risques liés à la contrefaçon, avoir la possibilité de le bloquer en cas de vol ou de perte, et pour savoir les types de règlement (d’enregistrement) qui s’appliquent s’il est doté d’une double SIM ou d’une multi-SIM. 

Qu’est-ce qu’un appareil contrefait ?

Un appareil contrefait, c’est celui qui n’est pas conforme aux normes internationales. Par conséquent, il constitue une menace pour la santé publique en raison de son taux élevé de plomb, pour la sécurité et pour les finances de l’État à cause du non paiement des droits et taxes. Comme le nombre d’appareils contrefaits augmente significativement sur le marché local, le fait de les bloquer contribuerait à régulariser le secteur mobile et de freiner l’importation frauduleuse.

Comment va se faire l’enregistrement d’un appareil mobile dans le RAM ?

L’identification et l’enregistrement de tous les appareils opérationnels connectés au réseau national de téléphonie mobile se font automatiquement dans le RAM. 

Comment peut-on vérifier le statut d’un appareil mobile ?

Pour tout nouvel achat, il est recommandé de vérifier le statut de l’appareil en envoyant par SMS les 15 chiffres de l’IMEI au XXXX (numéro court), par exemple : 123456789012345, ou en consultant le site web https://www.ram.cd/verifier/. Si l’appareil est identifié comme non conforme, il est déconseillé de l’acheter.

Comment un téléphone double-SIM ou multi-SIM va-t-il être pris en charge par le RAM ?

L’IMEI est un numéro unique qui identifie l’hébergement des cartes SIM sur le téléphone. Un appareil multi-SIM possède deux IMEI différents. Le site www.ram.cd a une page dédiée à l’enregistrement des IMEI des appareils multi-SIM conformes aux normes. Sur cette page, l’utilisateur peut indiquer les informations suivantes :IMEI1, IMEI2, numéro 1, numéro 2, etc. Puis, il choisit l’un des deux numéros pour faire sa demande. Après avoir soumis la demande, l’utilisateur ne fera qu’un seul paiement d’enregistrement pour tous les IMEI disponibles sur son appareil. On retiendra utilement que le paiement unique ne s’applique pas aux appareils contrefaits.

Quel est le sort des appareils contrefaits après le lancement du RAM en RDC ?

D’emblée, il convient de dire que le blocage ou le retrait des téléphones portables contrefaits sera progressif. Le gouvernement qui a décidé de mettre en place ce système d’enregistrement pour se conformer aux exigences internationales à travers l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (APRTC), a prévu une période de grâce de 2 ans pour le blocage total des téléphones contrefaits o.

Tout appareil dont le statut indique qu’il est un produit contrefait, entre le 24 septembre et le 24 octobre 2020, bénéficiera d’un sursis (délai de grâce) de deux ans (24 mois). Tandis que tout appareil contrefait identifié comme tel après le 24 octobre 2020 bénéficiera d’un délai de grâce de 11 mois. Par contre, tout appareil contrefait ne sera plus opérationnel en RDC après le 24 septembre 2022. Pour plus d’amples informations, il convient de consulter le site www.ram.cd et suivre les étapes indiquées pour vérifier le statut de son appareil. L’utilisateur pourra tout vérifier sur le site www.ram.cd.

Comment bloquer un appareil volé ou perdu ?

Seul le propriétaire reconnu comme tel de la carte SIM peut exiger de bloquer un appareil en suivant la procédure : l’abonné doit se rendre auprès de l’agence de son opérateur mobile pour déclarer la perte ou le vol de son appareil. Ensuite, il doit faire la demande d’une nouvelle carte SIM avec le même numéro auprès de son opérateur. L’opérateur réseau vérifie alors l’identité de l’utilisateur. Enfin, l’opérateur remplit le formulaire de demande de blocage de l’IMEI du téléphone perdu ou volé sur la procédure RAM.

Il convient de savoir que seules les demandes de blocage concernant les appareils conformes aux normes et dotés d’un IMEI unique sont prises en compte. Quant aux appareils contrefaits, ils ne pourront être bloqués qu’à la fin de la période de grâce. 

Comment débloquer un appareil perdu ou volé mais retrouvé ?

Pour débloquer un appareil perdu ou volé, l’utilisateur doit se rendre chez l’opérateur de son réseau pour lui signaler qu’il a été retrouvé son appareil volé ou perdu. Dans ce cas, l’abonné ou l’utilisateur doit s’acquitter des arriérés de paiement pour avoir de nouveau accès au réseau. Pour cela, il peut obtenir auprès de son opérateur réseau plus d’informations.

Quels sont les modalités de paiement des montants dus à la certification?

Les tarifs sont mensuels et sont calculés en fonction du type d’appareil :

– Pour un appareil de type 2G : 0.17 dollar ;

– Pour un appareil de type 3G/4G et plus : 1.17 dollar.

Le paiement se fait une fois par mois pendant 6 mois. Les frais mensuels sont prélevés automatiquement sur le compte de l’abonné ou de l’utilisateur à la date d’échéance. Pour un utilisateur bénéficiant d’un abonnement prépayé, les frais de certification seront automatiquement déduits de son compte. Tandis que pour l’utilisateur bénéficiant d’un compte post-payé, les frais de certification seront ajoutés à la prochaine facture.  

En ce qui concerne les appareils contrefaits, leur classification pour le paiement des frais se fera en fonction de la technologie, de l’accès ou non au réseau Internet (un appareil contrefait 2G n’a pas accès au réseau Internet tandis qu’un appareil contrefait 3G/4G a accès au réseau Internet).

Qui contacter en cas de besoin d’assistance technique ?

Pour toute aide en cas de difficulté, il est recommandé de contacter l’opérateur réseau responsable de la connexion de son appareil.

Accent sur la prévention

Donc, le système de certification des appareils mobiles qui devient opérationnel à partir du jeudi 24 septembre vise avant tout à décourager l’utilisation des téléphones mobiles de contrefaçon en RDC mais aussi de protéger les utilisateurs contre les effets négatifs que peuvent avoir les téléphones contrefaits, notamment sur le plan technique et économique et sur celui de la santé et de la sécurité. 

En conséquence, les utilisateurs sont encouragés à prendre les précautions nécessaires lors de l’acquisition des appareils mobiles. Il est notamment recommandé de vérifier l’IMEI et le statut de son téléphone mobile et de s’acquitter des paiements de certification échelonné.