C’est un signal de robustesse de la croissance qu’envoie le dernier baromètre des secteurs de l’économie française, élaboré pour BFM Business par le groupe Pouey international, spécialisé dans la gestion du risque client, l’information commerciale, et le recouvrement des créances. Rappelons d’abord qu’il s’agit du baromètre le plus complet et le plus « frais » pour mesurer l’état de santé de « l’entreprise France »: quasiment toutes les sociétés françaises sont prises en compte, et les résultats publiés mi-décembre intègrent des données relatives au mois de novembre.
Quatorze secteurs sont systématiquement passés au crible, selon quatre critères: les deux premiers constituent un état des lieux de la vitalité démographique de chaque secteur sur la période écoulée, à travers les statistiques de créations et de défaillances d’entreprises. Les deux autres ont pour ambition d’évaluer la santé future de chaque secteur à partir des dynamiques et des contraintes qui lui sont propres, mais aussi à partir des tendances macroéconomiques globales et des répercussions qu’elles peuvent avoir sur lui. Au final, chaque secteur obtient une note sur 20 qui synthétise sa performance.
« L’entreprise France » va mieux
Alors comment va « l’entreprise France » en cet automne 2017? Spectaculairement mieux qu’il y a six mois, puisqu’elle obtient globalement une note de 12/20, contre 9,8 au printemps dernier. 12 secteurs sur 14 pris en compte atteignent ou dépassent la moyenne, alors qu’ils étaient 6 seulement au printemps 2017. Pourquoi ce bond? Parce que dans notre baromètre, chaque entreprise pèse le même poids: la TPE de deux ou trois salariés est prise en compte au même titre qu’une multinationale du CAC 40. Au printemps dernier, lorsque ce baromètre avait été décevant, à contre-courant de la reprise, on observait un creusement inquiétant de l’écart entre des très petites entreprises et des sociétés plus importantes (PME de plus de 50 salariés, ETI, multinationales…). Les premières voyaient leur fragilité augmenter alors que les secondes profitaient du réchauffement du climat des affaires.
Nouvelle donne. Cet automne, la donne a changé: toutes les entreprises vont mieux. Preuve en est, les secteurs dans lesquels la situation se redresse sont ceux qui comptent le plus de petites structures: construction, transport, commerce de détail, agriculture et pêche. Un constat qui est aussi vrai pour le secteur hébergement-restauration, qui passe d’une situation catastrophique à une situation moyenne.
Quant aux secteurs dans lesquels les entreprises sont de plus grande taille (finance, assurance, énergie, services aux entreprises…), ils allaient bien, ils vont toujours plutôt bien même si certains pâtissent de l’environnement macroéconomique (taux d’intérêt bas, transition énergétique), comme l’énergie ou la banque assurance. À noter enfin que ce baromètre n’utilise que des données objectives et quantifiables: la démographie des entreprises, l’évolution du chiffre d’affaires, des marges, de la trésorerie, tous en hausse à des niveaux qui effacent enfin la crise de 2008. Autant d’indicateurs qui ne prennent pas en compte l’effet « confiance » qui a pu se produire après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, et qui reflétait une embellie psychologique mais pas toujours réelle de l’économie française. Notre baromètre montre que le renforcement du tissu économique français, à la fois sur le plan sectoriel et territorial, est une réalité.