LES PRÉSIDENTS de Parlement ont décidé d’unir leurs forces pour faire face aux crises sanitaire, économique et climatique. C’est l’essentiel à retenir de la 5è Conférence mondiale des présidents de Parlement. Plus d’une centaine de législateurs du monde entier ont participé en ligne à cette conférence, placée sous le thème de « la mobilisation des Parlements en faveur d’un multilatéralisme plus efficace pour affronter les défis mondiaux ».
Cette conférence qui a été organisée par l’Union interparlementaire (UIP) en partenariat avec le Parlement autrichien et l’Organisation des Nations Unies (ONU), était prévue pour se tenir initialement à Vienne, la capitale de l’Autriche. Elle a été reportée à l’année prochaine en raison de la pandémie de Covid-19.
Pour cette session en visioconférence, les présidents de Parlement avaient à leurs côtés des parlementaires, des diplomates, des scientifiques et des représentants d’organisations multilatérales pour discuter de la coopération parlementaire internationale. Selon l’ONU, l’objectif a été de réfléchir sur la manière de relever les défis auxquels est confronté le monde, notamment en ce qui concerne l’accès à la santé, les inégalités sociales et économiques et l’urgence climatique.
Saut vers l’inconnu
« Nous sommes réunis à un moment où la crise et l’opportunité, le désespoir et l’espoir, convergent vers un inconnu qui nous touche au plus profond de notre vie », a déclaré Gabriela Cuevas, la présidente de l’UIP et sénatrice au Mexique. Et qui ajoute : « Il ne s’agit pas seulement pour nous de démontrer notre capacité à résister aux menaces actuelles. C’est aussi une occasion de faire valoir notre sagesse, de tracer la voie vers un avenir juste et équitable, durable et prospère, inclusif et charitable. Nous pouvons, et nous devons, reconstruire en mieux. »
Quant à lui, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a déclaré : « La rapidité avec laquelle nous sortirons de cette crise dépendra non seulement de la solidarité dont nous ferons preuve à la fois aux niveaux local et national, mais aussi de la mesure dans laquelle les gouvernements, les scientifiques, les entreprises et bien sûr les Parlements pourront coopérer ensemble par-delà les frontières et les continents. » Et de poursuivre : « Tel est le sens du multilatéralisme. Il ne s’agit pas d’une idéologie – c’est simplement une méthodologie, la meilleure que nous ayons, pour faire face aux défis véritablement mondiaux. »
Les présidents de Parlement ont pu entendre des scientifiques et des économistes qui ont exhorté les parlementaires à demander des comptes à leurs gouvernements en matière de santé et d’économie face à la pandémie.
Ils ont demandé aux Parlements d’écouter la science, de dégager davantage de fonds pour renforcer la santé publique, de soutenir les professionnels de la santé et d’investir dans une recherche plus écologique.
Plusieurs présidents de Parlement ont lancé un appel à réduire les émissions et à s’efforcer de parvenir à une économie neutre en carbone. Ils ont souligné que les Parlements ont le pouvoir et le devoir de traduire les principaux engagements internationaux – comme l’Accord de Paris sur le climat et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 – dans les législations et les politiques nationales.
À l’issue de la conférence, les présidents de Parlement devaient faire une déclaration politique, dans laquelle ils s’engagent à adopter des mesures parlementaires énergiques pour un monde plus sûr, plus sain et plus prospère. La déclaration sera présentée au président de l’Assemblée générale des Nations Unies. La Conférence mondiale des présidents de Parlement a lieu tous les cinq ans. Organisée en coopération avec l’ONU, elle a pour objectif de renforcer la dimension parlementaire de la gouvernance mondiale.
Avant la Conférence des présidents de Parlement, l’UIP a réuni les dirigeantes parlementaires du monde entier à l’occasion du treizième Sommet des présidentes de Parlement, qui s’est tenu en ligne les 17 et 18 août. Les Parlements doivent faire des efforts en matière d’égalité des sexes, car actuellement, seuls 20 % des présidents de corps législatifs dans le monde sont des femmes. Les participants se sont engagés à prendre des mesures pour renforcer l’égalité des sexes dans tous les domaines.