Les premiers résultats positifs sont là, mais Sylvestre Ilunga invite tous à plus de civisme et patriotisme pour juguler la crise

Tous ceux qui ont parlé d’atonie du 1ER Ministre face à l’instabilité de la monnaie nationale, devraient se remettre en cause. Maintenant que les directives du 1ER Ministre au gouvernement et à la Banque centrale commencent à porter des fruits de satisfaction.

LES MEMBRES du comité de conjoncture économique du gouvernement élargi au patronat (Fédération des entreprises du Congo/FEC et Association nationale des entreprises publiques/ANEP) ont fait le mercredi 5 août le point de la situation économique du pays sous le contrôle de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre. Selon la note de conjoncture présentée par Élysée Munembwe Tamukumwe, la vice-1ER Ministre, ministre du Plan, et complétée par Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), « malgré la situation vécue la semaine précédente, les efforts du gouvernement tiennent la route et commencent à produire quelques effets », a déclaré Jean Baudouin Mayo Mambeke, le vice-1ER Ministre, ministre du Budget, à l’issue de la réunion.

Stabilisation du CDF

D’après lui, comme tout le monde peut le constater, la Banque centrale a fait des efforts en appliquant les instructions du chef du gouvernement pour stabiliser le taux de change, à travers le financement des banques commerciales (25 millions de dollars injectés dans le circuit). « Certes, il y a encore quelques poussées, mais nous croyons pouvoir stabiliser le franc congolais avec la poursuite des efforts, notamment le financement du secteur bancaire, même au niveau du secteur monétaire », a indiqué le ministre du Budget.

Sans fausse modestie, Sylvestre Ilunga ne se satisfait pas outre mesure de ces premiers résultats positifs, laisse entendre un de ses collaborateurs à la primature. Au contraire, il recommande au gouvernement et à la Banque centrale davantage d’efforts dans « la rationalisation de la dépense publique », car beaucoup reste encore à faire. Cependant, estime le 1ER Ministre, le plus fondamental, c’est de sortir de cette conjoncture. Pour cela, il invite tous les Congolais à faire montre de civisme et de patriotisme tous azimuts en matière de fisc et de douane pour aider le gouvernement à améliorer les recettes de l’État. « Que celui qui doit payer l’impôt le fasse », a insisté Jean Baudouin Mayo. Qui déplore qu’on ait tendance à se cacher derrière les dérogations pour échapper aux impôts : « Il faudra qu’on tranche avec ces habitudes pour donner à l’État les moyens de son action. »

Embellie des cours

S’agissant des moyens de l’État, le vent semble tourner en faveur de la République démocratique du Congo au vu de la situation sur les marchés internationaux des matières premières. En tout cas, c’est ce qu’a relevé la note d’information de Willy Kitobo Samsoni, le ministre des Mines. On retiendra utilement que la production minière nationale se maintient. Quant aux cours des métaux précieux d’exportation de la RDC, le prix du cobalt est passé de 28 000 à 28 500 dollars la tonne métrique, tandis que celui du cuivre se maintient à 6 400 dollars la tonne métrique. « C’est encourageant ! », a dit Mayo Mambeke sans céder au triomphalisme.

Au cours de cette réunion, Kimona Bononge, l’administrateur délégué de la FEC, a présenté deux notes d’information. La première portait sur les revendications des pétroliers de la zone sud-est qui ont déposé un préavis de grève daté du 30 juillet auprès d’Acacia Bandunbola Mbongo, la ministre de l’Économie nationale. Dans leur correspondance, les entreprises de distribution de produits pétroliers dans cette zone ont informé la ministre de l’Économie nationale d’un mouvement de suspension d’approvisionnement et de vente des produits pétroliers à partir du jeudi 6 août, comme moyen de pression au gouvernement.

En effet, les sociétés pétrolières opérant dans les zones sud et est se plaignent de ce que « certaines de leurs charges d’exploitation, frais et services ne sont pas pris en compte dans la structure des prix actuelle qui ne reflète pas la réalité ». Elles estiment que les écarts seraient importants entre la zone ouest et les deux autres zones qui ne bénéficient pas de certaines compensations allouées aux opérateurs de la zone ouest. 

« Pour éviter toute manipulation et instrumentalisation d’une telle revendication à des fins inavouées, le président de la République recommande le maintien du dialogue entre les acteurs en présence sous la conduite du ministre de l’Économie nationale et celui des Hydrocarbures afin d’arriver à trouver une solution idoine en tenant compte de tous les paramètres », a souligné le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres le vendredi dernier. Et le président de la République reçoit ce lundi 10 août Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre ; Rubins Mikindo Muhima, le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures ; Acacia Bandunbola Mbongo, la ministre de l’Économie nationale « aux fins d’examiner les propositions constructives pour résoudre ce problème ». 

Pour sa part, la ministre de l’Économie nationale a fait savoir qu’elle a déjà initié des « concertations » avec les pétroliers « afin de cerner les différents problèmes qui se posent dans les différents zones d’approvisionnements de manière à prendre en compte toutes leurs préoccupations ». À cet effet, souligne Bandunbola Mbongo, « des instructions précises ont été données au comité de suivi des prix des produits pétroliers qui a déjà entrepris ses travaux afin de proposer au gouvernement une nouvelle structure des prix, en tenant compte des nouveaux paramètres ».

L’administrateur délégué de la FEC a fait également part des inquiétudes des opérateurs économiques concernant la levée de mesures d’exonération de la TVA à l’import-export et compensation. « Le gouvernement demande à la FEC de formaliser ces inquiétudes et de transmettre une correspondance au 1ER Ministre en bonne et due forme quant à ce. Et le gouvernement examinera les revendications », a encore déclaré le ministre du Budget. Qui a conclu son compte-rendu en lançant un appel : « Le gouvernement invite tout le monde au calme. »