Les prix des produits alimentaires de base au plus haut

Le blé, les huiles, le café, les céréales et certains produits agricoles ont enregistré une forte hausse en septembre comparé à août. D’autres, comme le sucre et la viande, ont connu une légère baisse. Les consommateurs en sont inquiets, car cela intervient à un moment où la crise de coronavirus a repris de l’ampleur.

SELON l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), il y a eu une progression de 2,1 % en septembre des prix des principaux produits alimentaires par rapport à août. Une tendance tirée vers le haut par les céréales et les huiles végétales. Par exemple, note la FAO, l’Indice des prix des céréales a progressé de 5,1 % et dépasse à présent de 13,6 % sa valeur enregistrée il y a un an. Basée à Rome, la FAO note aussi que cette évolution est notamment portée par des échanges commerciaux soutenus devenus importants dans un contexte de craintes concernant notamment les perspectives de production du blé dans l’hémisphère Sud et des conséquences de la sécheresse sur les semis de blé d’hiver dans toute l’Europe. 

Le rapport de la FAO fait également état d’une hausse des prix du maïs, sous l’effet de la réduction des perspectives de production dans l’Union européenne et de la révision à la baisse des reports aux États-Unis d’Amérique. Les prix internationaux du sorgho et de l’orge ont également progressé, mais ceux du riz ont reculé. L’indice FAO des prix des huiles végétales a connu une hausse de 6 % en septembre, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis huit mois. Les cours des huiles de palme, de tournesol et de soja ont tous progressé au même rythme que la demande mondiale soutenue. 

En revanche, le coût du sucre a reculé de 2,6 %, principalement en raison des excédents de production prévus au niveau mondial pour la campagne qui va débuter. En effet, la production devrait « considérablement rebondir en Inde et être abondante au Brésil ». Le prix de la viande a aussi cédé mais de 0,9 % par rapport à août. Une légère baisse qui n’est pas étrangère à la décision de la Chine d’interdire les importations de viande de porc en provenance d’Allemagne, où des cas de peste porcine africaine ont été détectés chez des sangliers. 

Dans le même temps, le prix des produits laitiers n’a quasiment pas évolué en septembre. Car les hausses modérées des prix du beurre, du fromage et du lait écrémé en poudre ont été compensées par le recul des cours du lait entier en poudre. 

Nouvelles prévisions

S’agissant des nouvelles prévisions, la production mondiale de céréales, qui a été légèrement réduite par rapport à celle du mois d’août, s’établit à présent à 2 762 millions de tonnes pour 2020. Ce qui constitue toujours un record historique et une progression de 2,1 % par rapport à la production de l’année précédente. La production mondiale de céréales secondaires devrait s’établir à 1 488 millions de tonnes. Elle recule de 0,5 %. Une légère baisse que la FAO explique par les conséquences des conditions météorologiques sur les cultures de maïs dans plusieurs pays producteurs importants. Celles-ci n’ont été que partiellement compensées par l’amélioration des perspectives concernant l’orge.

La production mondiale de blé en 2020 devrait s’établir à 765 millions de tonnes. Il s’agit d’un niveau record auquel les conditions météorologiques favorables en Australie ont contribué. La production mondiale de riz devrait atteindre 509,1 millions de tonnes. Il s’agit là aussi d’un niveau record, qui est identique à celui qui était indiqué dans les prévisions d’août.

Par ailleurs, l’utilisation mondiale des céréales en 2020-2021 est estimée à 2 744 millions de tonnes, soit 2 % de plus que l’année précédente. Plus de la moitié de leur utilisation mondiale est à mettre au compte des céréales secondaires, qui devrait à présent atteindre 1 477 millions de tonnes. L’utilisation de blé, qui devrait s’établir à 757 millions de tonnes, progresse, elle aussi, en raison de la hausse de la consommation en Chine et en Inde. Selon la FAO, l’utilisation mondiale de riz devrait atteindre le nouveau chiffre record de 510,5 millions de tonnes.

Plus largement, la FAO s’attend désormais à ce que les stocks mondiaux de céréales atteignent 890 millions de tonnes à la clôture des campagnes de 2021. Si de telles prévisions se confirment, il s’agit alors d’un « niveau record porté par la croissance des stocks de blé en Chine ». « Si les nouvelles prévisions se confirment, le rapport stocks-utilisation des céréales au niveau mondial en 2020-2021 sera de 31,6 %, en léger retrait par rapport au chiffre de 2019-2020, mais un niveau toujours relativement élevé d’un point de vue historique », souligne la FAO.

D’une manière générale, les échanges mondiaux de céréales devraient eux aussi atteindre un record historique en 2020-2021 avec 448 millions de tonnes. Ce qui représente une hausse de 2,4 % par rapport à 2019. Dans tous les cas, il s’agit d’une valeur supérieure à ce qui avait été prévu par la FAO en septembre.