Entre le Fonds mondial pour la nature, WWF et Soco, une entreprise britannique détentrice d’un permis d’exploration dans le par des Virunga, on est loin de la lune de miel.
Le WWF a annoncé début octobre avoir porté plainte auprès de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE) au sujet des activités de la compagnie pétrolière aux abords et dans le parc des Virunga, en République démocratique du Congo, le plus ancien parc naturel d’Afrique.
Le Fonds mondial pour la nature affirme que les activités de la compagnie pétrolière Soco International PLC « violent les directives de l’Organisation de coopération et de développement économiques concernant l’environnement et les droits de l’homme ».
Des accusations que la société juge « infondées » et qui souligne n’avoir encore commencé aucune « activité opérationnelle » et n’envisage pas de le faire jusqu’à ce que « toutes les études environnementales soient totalement terminées ».
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le parc des Virunga d’une superficie de 790. 000 hectares abrite des écosystèmes très variés (steppes, marécages, lacs, volcans, montagnes jusqu’à 5. 000 mètres, etc.) où vit une faune très abondante parmi laquelle les gorilles de montagne, une espèce en danger, (environ 200 individus), tout comme des milliers de rhinocéros, de nombreux éléphants et des oiseaux exotiques.
Bras de fer en RD Congo et production côté ougandais
Deux sociétés sont détentrices de permis d’exploration dans la région des Virunga, le français Total et le britannique Soco. En mai, lors de son assemblée générale, Total s’était engagé à ne pas pénétrer dans les limites du parc, même si celles-ci étaient redessinées.
Selon le WWF, « lors des consultations communautaires, la société Soco n’a pas divulgué des informations vitales relatives aux impacts environnementaux et sanitaires potentiels liés à l’exploration». Or, selon l’ONG, « l’évaluation d’impact réalisée par la société Soco elle-même révèle que l’exploration pétrolière au sein du parc pourrait entraîner une pollution, endommager les habitats et favoriser le braconnage au sein de cet écosystème fragile ».
Pour sa part, la compagnie indique avoir élaboré ses premières études d’impact environnementales en étroite collaboration avec l’Institut congolais pour la conservation de la nature, gestionnaire du parc.
Pendant que le bras de fer autour de Virunga se poursuit, de l’autre côté de la frontière, côté ougandais, les opérations d’exploration sont déjà très avancés et on attend entrer en phase de production très prochainement. Les autorités ougandaises ont également annoncé la construction, dans les tout prochains jours, d’une raffinerie sur le territoire ougandais dans le but de façonner le brut ougandais.