L’ANNÉE 2020 restera à jamais dans la mémoire des citoyens du monde comme l’année au cours de laquelle la pandémie de Covid-19 a provoqué la récession économique la plus rapide et la plus profonde que le monde n’ait jamais connue. L’année 2020 a commencé plutôt tranquillement comme l’attestent les données économiques publiées en janvier dans le monde entier. Les données économiques chinoises ont été particulièrement solides, et même l’Europe a semblé connaître une croissance régulière. Malgré des tensions commerciales inquiétantes entre les États-Unis et la Chine, les marchés sont restés relativement calmes…
Puis, le virus est venu et a frappé fort en mars. De larges pans de l’économie ont été fermés, les marchés boursiers se sont effondrés… En riposte à la pandémie, les gouvernements ont pris des mesures importantes, audacieuses et décisives dont la plus spectaculaire est le confinement. Jamais auparavant des mesures de relance économique aussi massives n’avaient été prises aussi rapidement, fait remarquer Adrien Lukoji Kambala, un analyste économique. « Les énormes augmentations des dépenses publiques, les réductions d’impôts et les garanties de prêts ont été combinées à une intervention des Banques centrales qui a dépassé de loin les limites traditionnelles », souligne-t-il.
« La baisse des taux d’intérêt réels a été l’un des principaux facteurs de soutien des actifs risqués. L’incertitude massive et les rendements négatifs ont stimulé l’or, qui a surpassé la plupart des matières premières, excepté le cuivre et le fer », poursuit cet analyste. Les marchés obligataires, eux, ont semblé avoir été des havres de stabilité, en termes de rendements cumulés sur l’année. Pourtant, explique le même analyste, ils avaient leur propre excitation. « Le marché des obligations d’entreprises a failli s’effondrer en mars, sauvé par un énorme effort de la part de la Réserve fédérale (États-Unis).
Vaccin : l’espoir ?
Même le marché du Trésor américain, le marché obligataire le plus liquide du monde, est entré en convulsion en mars dernier, déclare-t-il. Et d’ajouter : « Les plus gros acheteurs d’obligations d’État du monde ont été les Banques centrales, ce qui a bouleversé les conceptions traditionnelles de la stabilité financière. » Le vaccin a fait naître un véritable espoir de voir le virus vaincu et de voir l’activité économique se rétablir pleinement cette année. Seulement voilà, le virus menace une fois de plus de provoquer une nouvelle récession avant même que les économies ne se soient encore totalement remises de celle de 2020. La récession de 2020 s’est concentrée sur les services, l’industrie manufacturière a été relativement peu touchée et la construction a connu un boom dans de nombreux pays, ce qui est l’inverse du schéma normal de la récession. Dans tout cela, la plupart des gens dans le monde ont vu leur vie, personnelle et professionnelle, bouleversée. La science médicale est venue à la rescousse de la manière la plus remarquable qui soit.
Cependant, la conjoncture économique internationale reste encore marquée par les incertitudes croissantes liées à la résurgence de la contamination au Covid-19 dans certains pays, principalement européens, et par son impact sur l’économie mondiale. Par conséquent, les nouvelles mesures de restriction des mouvements des personnes et des biens risquent de plomber les perspectives de relance de l’économie mondiale à partir de 2021. Tout le monde, gouvernements, entreprises et particuliers, souhaite vraiment la reprise économique. Mais comment y parvenir face à une crise sanitaire qui n’a pas encore dit son dernier mot ? Tous les analystes sont à peu près d’accord qu’il faudra renforcer la transition économique vers une reprise et jeter les bases d’une économie meilleure et plus résiliente dans l’avenir. Le Fonds monétaire international (FMI), par exemple, estime que les actions devraient mettre l’accent principalement sur les investissements verts et sur l’augmentation progressive des prix de carbone, mais aussi sur l’investissement dans le capital humain, le réaménagement des systèmes fiscaux de manière équitable, et les aides en faveur des pays les plus pauvres, fortement touchés par la crise économique, elle-même résultant de la crise sanitaire mondiale.
De même, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) appelle les gouvernements à poursuivre avec des politiques macroéconomiques accommodantes prises au début de cette crise, afin de faciliter une reprise rapide et de garantir une économie meilleure à moyen et long termes. Ces politiques devraient être accompagnées des réformes ambitieuses, notamment celles qui mettent l’accent sur le renforcement de la protection sociale et le système de santé publique.
Cuivre : le baromètre
« Le cours du métal rouge reflète en général la santé de l’économie mondiale, et en particulier celle de l’économie chinoise », rappelle Ole S. Hansen, analyste de Saxo Bank. Le prix du cuivre a profité surtout du cours bas du billet vert puisqu’une baisse de la devise américaine rend le métal rouge moins onéreux pour les acheteurs utilisant d’autres devises. Le cuivre a progressé et a dépassé 8 000 dollars la tonne métrique. C’est son prix le plus élevé depuis le 19 février 2013, tiré par la demande en Chine, véritable usine du monde.
Le métal rouge, largement utilisé dans l’industrie notamment pour la confection de circuits électriques, a d’abord subi de plein fouet la propagation rapide du Covid-19 en Chine puis le grippage des échanges mondiaux, tombant à 4 371 dollars la tonne le 19 mars sur le London Metal Exchange (LME), un prix plus bas depuis plus de quatre ans. La remontée du cours du cuivre est dans l’absolu une bonne nouvelle pour la République démocratique du Congo dont le budget de l’État (impôts, taxes et redevances) dépend largement de la production et des exportations de cuivre et cobalt. Pour le moment, la production minière nationale augmente et se porte bien même si les exportations des produits miniers ont quelque peu baissé du fait de la reconstitution des stocks par les compagnies minières opérant dans le pays. C’est dans ce contexte d’embellie que DRC Mining Week, édition 2021, se profile à l’horizon. À en croire Emmanuelle Nicholls, la directrice du Groupe Mines et Ressources naturelles de Clarion Events Africa qui organise la DRC Mining Week, le secteur minier de la RDC connaîtra un regain d’activité en 2021. Pour cela, dit-elle, la communauté minière est prête et a hâte de se réunir à l’hôtel Pullman Karavia de Lubumbashi, le chef-lieu du Haut-Katanga, du 15 au 17 juin pour l’expo et la conférence annuelle DRC Mining Week.
En effet, déclare-t-elle, le secteur minier congolais a su faire face à de nombreux défis que la pandémie de Covid-19 a imposé aux économies du monde. Et comme toujours, la communauté minière s’est montrée « résiliente et innovante ». Avec l’embellie des cours mondiaux des produits de base clés, à savoir le cuivre, le cobalt et l’or, Emmanuelle Nicholls est convaincue que les perspectives sont bonnes et que le grand événement de juin prochain promet des discussions enrichissantes.
Les participants pourront rencontrer et discuter des sujets d’actualité pertinents avec des pionniers et des partenaires, souligne Emmanuelle Nicholls. L’événement mettra un accent sur l’exploitation minière responsable. Pour rappel, l’édition 2020 de DRC Mining Week avait été reportée à deux reprises en raison de l’incertitude liée à la pandémie de coronavirus. Grâce au digital, bon nombre de personnes ont pu participer à l’événement numérique en juin dernier et aux webinaires organisés au cours de l’année. « Nous avons pu toucher un nouveau public qui ne se rendrait pas nécessairement en RDC mais qui est enthousiasmé par l’opportunité d’investissement et de commerce qu’offre le secteur minier dans le pays », se réjouit Emmanuelle Nicholls. Cette année, DRC Mining Week rassemblera plus de 3 500 participants, moins qu’en 2019, du fait des restrictions de distanciation sociale.