« ON A EU des moments incroyables ». Neuf mois après la mort de Johnny Hallyday, André Boudou le père de Laeticia Hallyday est revenu dans « Le Parisien » sur la relation qu’il entretenait avec le chanteur français d’origine belge et sur la polémique autour de l’héritage de l’interprète de « Que je t’aime ». Il affirme que sa famille a aidé le chanteur à éponger ses dettes. « Quand ma fille se lie à Johnny, je mets mon nez dans ses affaires et je découvre qu’il a 120 millions de francs (environ 17 millions d’euros) de dettes, notamment un chèque sans provision au Trésor public de 56 millions. J’arrange le coup, etc. », raconte-t-il au quotidien. « C’est pour cela que dans une lettre il m’a écrit ‘Tu m’as sauvé la vie’. Je ne lui ai jamais fait perdre d’argent (…) Sans nous, Johnny serait mort bien avant et ruiné.
L’homme d’affaires de 67 ans, fondateur de la boîte de nuit l’Amnesia Paris, revient sur la « brouille » qui l’a opposé au chanteur en 2004. « Il est parti en Suisse contre mon avis, sur les conseils de Daniel Hechter. Une mauvaise idée. (…) Ensuite, parce qu’il a signé avec Warner dans mon dos. Mais là, il a fait un bon coup », détaille-t-il, décrivant toutefois une relation « passionnelle » avec le chanteur. « Ce mec était tellement attachant, on a eu des moments incroyables. »
La frustration
Interrogé sur la bataille menée entre David Hallyday, Laura Smet et Laeticia Hallyday sur l’héritage du chanteur, André Boudou explique : « Je peux comprendre la frustration de Laura et David, mais de là à attaquer tout le monde comme cela, c’est violent. J’espère qu’ils arriveront à se parler. Mais je ne m’en mêle pas. »
Laura Smet et David Hallyday contestent le testament de leur père, mort le 6 décembre 2017 à 74 ans des suites d’un cancer. Ils considèrent qu’il les déshérite au profit de sa veuve Laeticia Hallyday et de ses deux filles cadettes. Les deux aînés estiment que le droit français, qui interdit de déshériter ses enfants, doit s’appliquer et non le droit américain, sous lequel le testament a été rédigé en 2014.
Depuis le décès de la rock star Johnny Hallyday, c’est un véritable tourbillon médiatique qui s’est emparé de son héritage et de la discorde entre sa veuve, Laeticia Hallyday, et de ses deux enfants, Laura Smet et David Hallyday. Des mois de disputes, par avocats interposés, et un feuilleton qui passionne les Français. Le dernier testament du chanteur prévoyait une succession avec tout son patrimoine et ses droits d’auteur revenant exclusivement à sa dernière femme Laeticia et leurs jeunes filles adoptives.
Mais les enfants de ses premières unions, Laura Smet (avec Nathalie Baye) et David Hallyday (avec Sylvie Vartan), estiment que leur père les « déshérite », un principe en théorie impossible en droit français, mais pas aux États-Unis où il était installé. Ils ont demandé le gel des biens immobiliers de Johnny Hallyday -des villas de luxe à Los Angeles, Saint-Barthélémy, Marnes-la-Coquette- ainsi que la mise sous séquestre de ses droits musicaux.
La famille de Laeticia a-t-elle mis, depuis 20 ans, la star sous influence? C’est Laeticia Hallyday qui le dit: Johnny « a épousé un package ». Elle l’a confié à « Paris Match » le 31 janvier 2013. En s’unissant avec « Letti », dix-sept ans plus tôt, le rocker a lié son sort à celui du clan Boudou, la famille de sa femme, donc d’André, alias « Dédou », le père, businessman en délicatesse perpétuelle avec le fisc.
La voilà aujourd’hui propulsée au cœur d’un mélodrame national: l’héritage de Johnny. Et pour cause: les Boudou ont désormais en main les clés du patrimoine. Laeticia, bien sûr, à laquelle revient l’intégralité de la succession au détriment de David Hallyday et Laura Smet.
Mais aussi sa grand-mère et son frère, longtemps relégués au second plan des photos dans les magazines people. Elyette Boudou dirige ainsi, sur le papier du moins, toutes les sociétés de la galaxie Hallyday. Grégory, lui, a été choisi par son défunt beau-frère comme exécuteur testamentaire en cas de décès prématuré de Laeticia.
Surtout, jusqu’au 21 février, il était aux commandes du trust JPS, la mystérieuse structure qui fédère la totalité du patrimoine de Jean-Philippe Smet. À quelques jours d’une audience cruciale pour l’héritage de l’icône nationale au tribunal de commerce de Nanterre, « L’Express » raconte cette incroyable saga familiale, des plages de Marseillan, au bord de la Méditerranée, à celles de Miami et de Los Angeles.