Startimes veut récupérer ses fréquences confisquées

Reçu récemment par le 1ER Ministre, le directeur général de Startimes a sollicité la restitution des fréquences de son média pour l’expansion en RDC de sa télévision numérique terrestre. L’affaire TNT de Startimes avait fait polémique au sein du gouvernement Matata sur fond de conflit des compétences entre ministères. 

Dans cette affaire, l’ancien président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), l’abbé Bahala, a payé de son poste. Le directeur-général de Startimes, Xin Xing Pang, espère, cette fois-ci, obtenir gain de cause auprès de du 1ER Ministre Samy Badibanga Ntita. Il s’est dit confiant après son entretien, le 11 mars, avec le Samy Badibanga. Début 2016, la société Startimes avait écrit à Stephane Kitutu Oleontwa, directeur général de Canal Congo Télévision et de Radio Liberté lui exigeant de cesser d’émettre à partir du 1er février 2017 sur la fréquence (5 690 Mhz sur le canal 48) qu’elle a acquise auprès des autorités congolaises.

Le chargé des questions juridiques auprès des chaînes appartenant à Jean-Pierre Bemba a estimé qu’il revenait aux autorités en question de saisir Olentwa et a, par conséquent, ignoré la correspondance de Startimes. Une année après, le dossier n’a guère évolué si ce n’est que CCTV est régulièrement victime de coupure de sa fréquence. L’on se rappelle, Startimes est passé par une chaîne télé de la place Télé7 pour s’implanter en RDC dans quelques villes seulement. Le marché avait été jugé contraire à la loi en matière par le ministre des PT&NTIC de l’époque, Tryphon Kin-kiey Mulumba, mais appuyé cependant par son collègue des Médias, Lambert Mende ainsi que le CSAC.

L’ancien 1ER Ministre, Matata Ponyo, n’avait guère approuvé la démarche. Il est vrai toutefois que la migration vers la télévision numérique piétine depuis que le mécanisme a été enclenché voilà  pratiquement deux ans. La RDC a, en effet, basculé depuis le 17 juin 2015 de la télévision analogique à la télévision numérique terrestre (TNT). Quelques chaînes de la capitale seulement ont été concernées dont Kin 24, Digital Congo, Télé 50, Antenne A, B-One, Tropicana TV, RTNC 1 et RTNC 2, toutes relevant des bandes de fréquences UHF. Mais pour les bandes de fréquences VHF, elle se fera le 17 juin 2020, sauf imprévu. « Le défi que doit relever le gouvernement congolais pour la réussite de cette mutation consiste à l’extension, au déploiement et à l’installation des infrastructures et équipements numériques dans tous les centres stratégiques du réseau des réémetteurs terrestres du pays », avait, en son temps, déclaré le ministre des Médias, Lambert Mende. « Dans le nouveau paysage médiatique qui s’installe avec cette nouvelle technologie, a-t-il poursuivi, les chaînes de télévision actives à l’heure actuelle deviennent des éditeurs des programmes, qui vont avoir plus à se concentrer sur les tâches de production des contenus ».  Un décodeur est indispensable pour adapter les télévisions analogiques à capter les chaînes en numérique. Selon les experts du ministère des Médias en charge de la TNT, il y a quatre étapes essentiellement dans la numérisation de la télévision : les outils de production, les  réseaux de transmission des signaux, le système des diffusions, des terminaux de réception. Mais Startimes veut aller plus vite et faire simple, a laissé entendre son président Xin Xing Pang. Et le 1ER Ministre a rassuré de son implication personnelle pour la redynamisation de la TNT. Startimes mise, en effet, sur la RDC pour s’imposer sur le marché africain. Il y a peu, la firme chinoise et Eutelsat Communications spécialisé dans les communications électroniques avaient annoncé la signature d’une convention de partenariat qui devrait déboucher sur « l’accélération du déploiement des services de radiodiffusion numérique à travers l’Afrique ».

D’après les termes de l’accord, Startimes va utiliser les satellites d’Eutelsat pour étendre la diffusion de ses bouquets à plus de 7 millions de foyers dans 13 pays africains : « Startimes et Eutelsat sont des partenaires stratégiques sur le long terme. Nous comptons sur la technologie de communication par satellite de pointe d’Eutelsat pour rendre nos signaux disponibles sur l’ensemble du continent africain. À l’avenir, nous allons continuer à travailler avec Eutelsat dans l’optique de fournir le meilleur service de télévision numérique dans des pays africains », a déclaré Pang Xinxing, le président de Startimes. Aujourd’hui, Startimes transmet plus de 200 chaînes TV parmi lesquelles des chaînes internationales, régionales, et même locales. Le groupe espère atteindre couvrir un marché de 30 millions de foyers dans 30 pays africains d’ici à 2018. Dans cette logique, Startimes a annoncé son arrivée sur le marché zambien et congolais dès le mois d’août 2016. Hélas ça piétine à Kinshasa.