AVEC le dé-confinement dès ce lundi 29 juin de Gombe à Kinshasa, l’épicentre de la pandémie en République démocratique du Congo, à quoi va ressembler l’évolution de la pandémie de Covid-19 ? Le nombre de nouveaux cas n’a jamais été aussi élevé qu’au début de la maladie au pays déclarée le 10 mars dernier. L’OMS alerte sur l’aggravation de l’épidémie dans le monde. Le seuil des 10 millions de cas de Covid-19 dans le monde devrait être atteint cette semaine.
À voir comment Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre, dirige les réunions du comité multisectoriel de lutte contre la pandémie de Covid-19 et le rythme qu’il leur imprime, il y a de quoi dire qu’il a encore de l’énergie à revendre, compte tenu de son âge. Des proches du 1ER Ministre confient que si Sylvestre Ilunga travaille d’arrache-pied, concernant notamment la lutte contre le virus mortel, c’est parce qu’il est préoccupé personnellement par l’impact des mesures de riposte au nouveau coronavirus. Il ne se passe pas une semaine qu’il ne convoque pas le comité multisectoriel de riposte à la Covid-19 (CMRC-19) pour évaluer les actions, et il ne s’en lasse pas car c’est l’avenir de la nation qui est en jeu. La semaine dernière, après avoir échangé avec Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président de la République, Sylvestre Ilunga a réuni, tard dans la soirée, le mardi 23 juin, les membres de ce comité pour se pencher sur la problématique du dé-confinement progressif de Gombe.
Protocoles sanitaires
Au cours de cette séance de travail avec les ministres de la Communication et des Médias, de la Santé, près le président de la République, près le 1ER Ministre, le coordonnateur du secrétariat technique du comité multisectoriel de lutte contre la pandémie de Covid-19, le gouverneur de Kinshasa, les commissaires général et provincial de la police, l’administrateur général de l’Agence nationale de renseignement (ANR), il a été essentiellement question des protocoles sanitaires à observer pendant le processus de dé-confinement de Gombe à partir de ce lundi 29 juin.
Concernant l’ouverture des magasins, banques, entreprises de télécommunications, sièges sociaux, établissements et services publics, administration publique, sociétés commerciales et industries, cabinets ministériels, restaurants, cafés, les responsables de ces structures sont tenus à placer les barrières devant l’entrée de chaque magasin, procéder à la désinfection des lieux avant ouverture, procéder à la prise de température par thermo-flash devant l’entrée, placer le dispositif de lavage des mains et application des gels hydro alcooliques devant l’entrée, faire respecter les mesures barrières, le port obligatoire des masques, la distanciation physique.
Par ailleurs, ils doivent réaménager les heures d’ouverture et de clôture, organiser le dispositif de nettoyage des magasins (après 17 h) et le suivi de l’état de santé du personnel, renforcer la communication et la sensibilisation, multiplier les points de contrôle et d’information dans toutes les communes de Kinshasa : prise de température, lavage des mains, port de masque obligatoire.
Pour ce qui est de la levée de barrières à l’entrée de Gombe, pour les transports en commun, respect de mesures strictes de distanciation et du port obligatoire des masques, maintien de la fermeture du marché Central et des commerces avoisinants (rayon 150 m) ainsi que de la fermeture des discothèques, bars, terrasses et écoles, universités, instituts supérieurs, églises, stades. Mais aussi maintien de la mesure sur l’organisation des deuils dans les salles et d’interdiction de tout commerce et restauration à la sauvette, Malewa y compris…
Le lundi 22 juin à la primature, le 1ER Ministre a pris tout son temps pour écouter les membres du bureau de la commission multisectorielle de l’Assemblée nationale chargée de l’évaluation de l’impact des mesures de riposte du gouvernement à la pandémie de Covid-19. Ils ont été « heureux » de constater que « les efforts entrepris par le gouvernement vont dans le même sens que leurs réflexion et recommandations », a laissé entendre le député Félix Kabange Numbi Mukwampa.
« Le 1ER Ministre a répondu à toutes nos préoccupations. En tout cas, nous avons été satisfaits de l’entretien que le 1ER Ministre nous accordé. Nous lui avons promis de rendre compte de ses réponses à l’Assemblée nationale avant que celle-ci ne fasse des recommandations au gouvernement », a-t-il poursuivi. Les recommandations de l’Assemblée nationale étaient justement attendues à la fin de la semaine dernière.
Évaluer les mesures
Junior Mata m’Elanga et Albert Mpeti Biyombo, respectivement vice-ministres aux Finances et à la Santé, ainsi que Jean-Jacques Muyembe Tamfum, le coordonnateur du secrétariat technique du CMRC-19 ont pris part à cet entretien. À l’issue duquel, Félix Kabange a déclaré : « Nous sommes venus rencontrer le 1ER Ministre en sa qualité du président du comité multisectoriel de riposte à la pandémie de Covid-19. C’est à ce titre que la commission multisectorielle chargée d’évaluer l’impact des mesures prises par le gouvernement dans la lutte contre la Covid-19 est venue le rencontrer. »
Et d’ajouter : « Nous avons parlé de l’évaluation de la matrice des 100 mesures prises dans l’ordonnance de mars et par le gouvernement à ce jour.
Nous avons passé en revue la gouvernance, la situation dans les secteurs économico-financier, sanitaire, des droits humains et de communication, sur la base des éléments du terrain et des acteurs de la lutte que nous avons présentés à l’attention du 1ER Ministre. »
En ce qui concerne la gouvernance, il a été plus question de la gouvernance financière : « Nous avons voulu obtenir des détails factuels et sûrs. Nous avons également échangé sur les exonérations des taxes, droits et redevances pour tout ce qui concerne les produits pharmaceutiques et équipements médicaux ; de la taxe rémunératoire annuelle pour les entreprises, de l’impôt sur le bénéfice et profit ainsi que de la taxe de pollution… »
Par ailleurs, les députés ont insisté sur la motivation du personnel soignant qui se sacrifie depuis le mois de mars, mais aussi sur le cas de « vacataires et nouvelles unités qui sont en première ligne ». Et au-delà des agents sanitaires, les policiers et autres qui sont en train de faire respecter les mesures malgré les réticences. D’ailleurs, lors du Conseil des ministres virtuel du 26 juin, le président de la République a fait un « plaidoyer » en faveur d’une assistance pour la clinique Ngaliema et l’hôpital du Cinquantenaire.
Les responsables de ces deux formations médicales ont sollicité l’intervention du président de la République pour le règlement de leurs créances vis-à-vis de l’État. Elles sont disposées à augmenter leur capacité d’accueil en relation avec la prise en charge des malades de la Covid-19 si les créances sont payées. En tout cas, les prestataires disent ne pas être payés (salaires et primes) depuis 8 mois. Ce qui pourrait influer négativement la prise en charge des malades.
Enfin, les députés ont abordé avec Sylvestre Ilunga la problématique du dé-confinement du pays parce que « nous devons apprendre à vivre avec la Covid-19 », mais aussi « de l’ouverture des frontières ainsi que des préalables pour la réouverture des écoles et universités, du dé-confinement de Gombe ainsi que des travailleurs dans le secteur minier… »