WASHINGTON, (AFP) – Le plafond légal de la dette des Etats-Unis sera atteint “mi-octobre” et doit être relevé par le Congrès avant cette date pour éviter un défaut de paiement du pays, a indiqué lundi le secrétaire américain au Trésor.
“Le Congrès doit agir avant la mi-octobre” afin de “supprimer la menace d’un défaut de paiement”, écrit Jacob Lew dans une lettre envoyée aux responsables du Congrès et rendue publique par le ministère.
“A cette date, les Etats-Unis auront atteint la limite de leurs possibilités légales d’emprunter et le Trésor devra financer le gouvernement avec les seules liquidités dont il disposera”, poursuit-il.
M. Lew précise dans sa missive que le Trésor ne sera, après cette date, plus en possession que de 50 milliards de dollars dans ses caisses, un montant que les dépenses nettes de l’administration peuvent “parfois” dépasser en une seule journée.
“Si les investisseurs venaient à ne plus vouloir prêter de l’argent aux Etats-Unis, les Etats-Unis pourraient être confrontés à une pénurie de liquidités immédiate”, a détaillé le secrétaire au Trésor.
Le plafond de la dette est depuis plusieurs années l’objet d’une intense bataille à Washington. Majoritaires à la Chambre des représentants, les républicains ont jusqu’à présent refusé de le relever durablement et croisent régulièrement le fer avec l’administration Obama sur cette question.
Ce plafond avait été atteint une première fois au début de l’année avant d’être temporairement relevé par le Congrès en février à environ 16.700 milliards de dollars, son niveau actuel.
Pour éviter de dépasser cette nouvelle limite, l’administration a eu, depuis, recours à des mesures extraordinaires (suspension du paiement de certains fonds…) afin de repousser l’échéance.
Jusqu’à présent, l’administration estimait que ces mesures ne permettraient à l’Etat de faire face à ses obligations financières que jusqu’au début septembre.
A l’été 2011, un précédent blocage politique sur le plafond de la dette avait paralysé Washington, conduisant l’agence de notation Standard and Poor’s à priver les Etats-Unis de leur prestigieux “triple A”, gage de solvabilité maximale pour les marchés financiers.
Le compromis, qui avait alors été arraché entre républicains et démocrates, a depuis porté en germe les maux de l’économie américaine. C’est en vertu de ce texte que des hausses d’impôts et des coupes budgétaires massives sont entrées en vigueur cette année, respectivement en janvier et en mars.
Un autre débat budgétaire explosif attend l’administration Obama. D’ici au 1er octobre, républicains et démocrates devront se mettre d’accord sur les recettes et les dépenses avant l’entrée dans la nouvelle année budgétaire.
Faute de consensus, l’État fédéral sera contraint de fermer ses services administratifs “non-essentiels”. Certains républicains ont menacé de ne pas céder car le 1er octobre doit aussi entrer en vigueur un volet majeur de la réforme de l’assurance-maladie, pièce maîtresse du bilan social du président.