Kinshasa, la capitale, est débordé des produits alimentaires et autres aentrant au pays par la porte de Lufu dans le Kongo-Central. Cette bourgade, à quelque 260 km de Kinshasa, apparemment sans histoire dans le passé, est subitement devenue, en moins de 5 ans, une place forte du commerce transfrontalier. La conséquence est que les biens en provenance d’Angola, via Lufu, revendus sur le marché local à des prix démocratiques, donnent des insomnies aux entreprises nationales. La Sucrière de Kwilu-Ngongo SA en paie un lourd tribut. Récemment, pour ne pas sombrer face au dumping des produits d’Angola, elle a décidé d’inonder le marché avec un gros lot de sacs de sucre de 50 kg et de casser le prix : 48 175 FC (environ 40 dollars) contre 60 000 FC, début octobre. Malheureusement, cette campagne n’a pas rencontré l’adhésion des revendeurs détaillants.
Anticipation conjoncturelle
Avec la surchauffe des prix sur le marché à la suite de la dépréciation du franc, le sachet de sucre de 5 kg se vend à plus de 7 000 FC contre 4 700 FC auparavant. Les détaillants disent anticiper sur la chute continue du franc par rapport au dollar. D’après eux, la chute du franc pourrait atteindre la barre de 1 500 FC pour un dollar vers le 20 décembre. Une surenchère qui ne repose que sur l’intox et la spéculation dans la perspective des festivités de fin d’année, expliquent des experts. En outre, poursuit cet analyste, des opérateurs économiques et des moyens et micro-entrepreneurs redoutent une déstabilisation du marché à la date du 19 décembre. En effet, l’opposition politique a retenu cette date pour réclamer, dans la rue, le départ de Joseph Kabila du pouvoir, date constitutionnelle de la fin du mandat présidentiel. Et pourtant, la Sucrière de Kwilu-Ngongo SA a annoncé avoir stocké justement quelque 10 000 sacs de sucre, exclusivement pour le marché kinois en prévision des fêtes de fin d’année. D’autant plus que sa stratégie de baisse du prix du sac de 50 kg permettrait de juguler les effets de la concurrence déloyale du sucre importé d’Angola et de pays asiatiques et, par ricochet, d’écouler plus facilement ses stocks.
Elle avait projeté, pour la campagne 2016, de produire 86 200 tonnes de sucre en quelque 156 jours. À ce jour, plus de 70 000 tonnes de sucre ont été produits viagra online usa. La demande en sucre, dans la capitale, atteindrait 135 000 tonnes par an. En 2015, la Sucrière de Kwilu-Ngongo avait raté son objectif de 84 600 tonnes à cause des pluies torrentielles qui avaient en partie ravagé ses champs au Kongo- Central. Pour autant, les 83 000 tonnes produits ont fait les frais de la concurrence du sucre importé, notamment d’Angola à partir du marché quasi-pirate de Lufu. Le DG de la Sucrière de Kwilu-Ngongo s’en était plaint auprès du ministre congolais de l’Industrie, Germain Kambinga. En vain ! Mais voilà que le gouvernement angolais a monté une usine de production de sucre dans la ville de Malange, à quelques encablures de la frontière congolaise. Cette usine, a-t-on appris, a une capacité de production supérieure à celle de Kwilu-Ngongo. Nul doute que la sucrière angolaise comptera parmi ses principaux débouchés la RDC qui ne fait guère des restrictions sur les produits venus d’ailleurs. Le DG de la sucrière de Kwilu-Ngongo avertit déjà que le sucre angolais aura des incidences négatives sur l’industrie locale.