Vittorio Colao s’en va, après dix années passées à la tête de la société. Son départ prochain a été annoncé le 15 mai ainsi que les résultats pour 2017 et 2018. En effet, c’est un retour spectaculaire dans le vert. Le directeur général Vittorio Colao va quitter son poste le 1er octobre et sera remplacé par l’actuel directeur financier, Nick Read, selon un communiqué du groupe. Vittorio Colao a permis au groupe de devenir un poids lourd mondial des télécommunications avec désormais 536 millions de clients dans la téléphonie mobile dans plus de 25 pays (dont la République démocratique du Congo) avec des activités importantes hors du Royaume-Uni en Inde, Égypte, Turquie et en Afrique.
Vittorio Colao s’en va au moment où Vodafone est engagé dans des opérations de grande ampleur. Le groupe a dévoilé le rachat pour 18,4 milliards d’euros d’actifs en Europe de l’américain Liberty Global, en Allemagne et en Europe de l’Est. Par ailleurs, il conduit la fusion de sa branche indienne avec l’opérateur Idea Cellular qui devrait être bouclée prochainement, une fois obtenu le feu vert du régulateur indien.
Retour aux bénéfices
« M. Colao a été un leader exemplaire et un visionnaire en termes de stratégie qui a supervisé une transformation profonde de Vodafone », a souligné le président du conseil d’administration, Gerard Kleisterlee, cité dans le communiqué du groupe. En parallèle de cette annonce, le groupe a publié des résultats annuels de bonne facture avec un retour au bénéfice en l’absence de dépréciations en Inde qui avaient causé de lourdes pertes un an plus tôt.
Le bénéfice net du groupe a atteint 2,4 milliards d’euros lors de l’exercice annuel achevé fin mars, contre une perte de 6,3 milliards un an auparavant.
Le chiffre d’affaires de Vodafone a toutefois reculé de 2,2 % à 46,6 milliards d’euros, en raison de cession d’actifs aux Pays-Bas et d’effets de changes négatifs. Grâce à de moindres dépréciations et à une réduction de ses coûts, son excédent brut d’exploitation à données comparables a progressé de 11,8 %, soit davantage que son objectif d’une hausse de 10 %.
« Nous espérons poursuivre notre croissance des profits pour l’année à venir, malgré l’arrivée d’un nouvel acteur en Italie (le français Iliad, maison mère de Free, ndlr) et la pression concurrentielle en Espagne, grâce à la troisième année consécutive de baisse de nos coûts opérationnels », a expliqué Vittorio Colao.
Comme le souligne l’AFP, les efforts d’économies passent notamment par un vaste plan nommé « Digital Vodafone » visant à développer les échanges en ligne avec les clients. Pour l’exercice 2018-2019, le groupe ne vise toutefois qu’une hausse modeste entre 1 % et 5 % de son excédent brut d’exploitation ajusté.