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’EST À CETTE exigence qu’a décidé de se plier l’équipe dirigeante de l’Autorité de régulation de Poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), en charge de la mise en place et de la tenue du Registre des appareils mobiles (RAM) en République démocratique du Congo. L’ARPTC sous le contrôle du ministère de Poste, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT&NTIC) devrait donc élaborer un programme d’action qui prend en compte tous les aspects de la situation et formuler à partir du diagnostic les objectifs à atteindre.
Pour faire simple, le RAM est une base de données contenant tous les numéros IMEI des téléphones connectés à l’ensemble des opérateurs de téléphonie mobile de la RDC. Le RAM sert donc de protection des utilisateurs d’appareils mobiles : sécurisation des données personnelles, préservation de la santé des effets toxiques du plomb, amélioration de la qualité de la communication, lutte contre le vol et la contrefaçon des appareils (terminaux) mobiles, etc.
Le scan de la situation, trois mois après le lancement du RAM, relève deux préoccupations majeures des utilisateurs d’appareils mobiles : pourquoi rémunérer le service du RAM et où va l’argent ainsi récolté. Le plan d’action du RAM qui puise son inspiration dans la vision de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le chef de l’État, c’est-à-dire faire du numérique un levier de croissance économique, de bonne gouvernance et de progrès social, mais aussi dans le Plan national stratégique pour le développement du numérique piloté par le ministère de PT&NTIC. La rémunération du RAM permet donc, outre de bénéficier des avantages de divers services (protection des données personnelles, blocage d’appareils volés ou perdus…), d’assurer la numérisation de l’Administration publique, le développement du secteur numérique, la maintenance et l’amortissement des équipements techniques… Il va de soi que les recettes générées par le RAM vont au Trésor public, pour participer de la modernisation du secteur des télécommunications au pays, notamment dans la mise en place des services et produits innovants en faveur de la population.
Il s’agit, entre autres, de l’installation des hotspots (bornes de connexion) dans les universités publiques (20) du pays, offrant gratuitement le service Internet haut débit aux étudiants. Le wifi free sera également disponible sur les places publiques : aéroport, marché, parking, gare, etc. Il s’agit aussi de la réalisation de plusieurs projets e-services (services digitaux) pour faciliter la vie des citoyens, , notamment le travail à distance, et l’inclusion numérique.
Visites de repérage
L’activité du RAM, c’est du concret et vite ! Et en avant, marche. La semaine dernière, Christian Katende, le président de l’ARPTC, était en visite de repérage des différents sites à Kinshasa où le wifi free sera disponible. Question de joindre l’acte à la parole donnée mais surtout de donner une bonne image du RAM auprès du grand public encore réticent.
Le samedi 16 janvier 2021, Christian Katende, accompagné d’une équipe de techniciens et d’experts du ministère de PT&NTIC, s’est rendu à l’aéroport international de N’Djili pour tâter le site afin de permettre aux voyageurs de bénéficier du wifi free. La prospection du site avait pour objectif technique de mesurer l’étendue du déploiement du câble, d’identifier les points d’accès (les salons VIP et autres, les halls d’arrivée et de départ, les salles d’embarquement et de retrait des bagages, les différentes entrées, le service de migration, les zones des compagnies, le poste de contrôle et de surveillance…), d’évaluer la capacité et la qualité de la connexion, d’identifier le local technique où sera logé le serveur, etc.
D’après Christian Katende, le projet vise à « promouvoir l’inclusion numérique, rendre l’Internet plus accessible, faciliter l’utilisation du numérique au public ». À l’issue de la visite à l’aéroport de N’Djili, le président de l’ARPTC a eu une idée précise : du wifi free à l’aéroport de N’Djili, cela est tout à fait faisable dans un délai court.
Le dimanche 17 janvier, c’était le tour de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA) d’accueillir le président de l’ARPTC accompagné de délégués du ministère des PT&NTIC et de techniciens pour la même visite de repérage des sites. L’ISTA compte parmi les vingt établissements d’enseignement supérieur et universitaire qui bénéficieront des hotspots du wifi gratuits pour les étudiants dans le cadre du projet RAM.
L’initiative d’installer des bornes de connexion wifi free dans les universités et autres instituts supérieurs publics, et surtout cette visite de Christian Katende à l’ISTA ont enthousiasmé les étudiants qui ont pris l’engagement de soutenir le projet RAM et d’en être des ambassadeurs bénévoles auprès de la population. Beaucoup d’entre eux ont déclaré qu’avec le wifi gratuit à l’ISTA, ils vont désormais étudier dans de bonnes conditions. Quant à lui, le président de la coordination des étudiants de l’ISTA a rassuré d’avance le président de l’ARPTC qu’ils vont faire bon usage de cet outil indispensable à leur formation.
Partout, l’attente est forte
S’adressant à la communauté de l’ISTA, Christian Katende a rappelé que l’initiative participe de l’inclusion numérique, c’est-à-dire amener plus de monde à l’utilisation du numérique. Comme à l’aéroport de N’Djili, le wifi gratuit à l’ISTA sera opérationnel dans un délai relativement court. « Nous sommes encore dans les visites. Il y aura des sites qui seront plus urgents que les autres comme l’aéroport de N’Djili », a rassuré le président de l’ARPTC.
À l’étape de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et au marché Central de Kinshasa, le lundi 18 janvier, même attente, mêmes préoccupations. La visite du président de l’ARPTC et de la délégation qui l’accompagne a consisté à collecter les informations utiles pour l’installation des hotspots ou bornes de wifi gratuit grâce au RAM.